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13 avril 2018

A un mois près

Honfleur - de Paris-Normandie.fr

Lorsque Césarine Eugénie Famery, dix-neuf ans, épouse Alexandre Grégoire Piquenot, trente-et-un ans, elle est domestique à Honfleur, où est né et vit Alexandre, marin. Ils sont tous les deux enfants naturels.

Césarine, elle, est d’Hermeville, en Seine-Maritime, où vivent sa mère et son beau-père, Jacques Cyrille Lambert et Désirée Cyrille Famery (les deux Cyrille, cela ne s’invente pas !!).

Le mariage est célébré le 26 septembre 1848, à Hermeville et le couple s’installe à Honfleur où naît une petite fille, Sophie Alexandrine, le 26 décembre 1849. Une deuxième fille suit, le 27 novembre 1851. Malheureusement, Sophie Alexandrine décède, à l’âge de trois ans, le 15 mai 1853.

Le couple s’installe au Havre où naît Paul Alcide, le 31 décembre 1854 (déclaré le 2 janvier suivant). Le père est absent, normal pour un marin.

Un quatrième enfant naît, cette fois à Hermeville, où est retournée vivre Césarine Eugénie, auprès de ses parents. Le 15 octobre 1857, à une heure et demi du matin, Césarine met au monde un garçon, Henri Adolphe. Le père est indiqué absent.

A un mois près, cela n’aurait pas été possible. Pourquoi ? Tout simplement parce que Alexandre Grégoire Piquenot est décédé, bien avant la naissance d’Henri Adolphe. Il est décédé à Calcutta, le 11 août 1855, ce qui rend impossible le fait qu’il soit le père d’Henri Adolphe. Il ne devrait même pas porter son nom, mais la transcription de son décès n’est faite, à Honfleur, que le 25 novembre 1857, un mois après la naissance du petit garçon.

L’acte a été transcrit à Honfleur et le maire d’Hermeville n’a pas dû être mis au courant tout de suite. Après, puisque personne n’a contesté l’acte de naissance, il est resté tel quel.

Lorsqu’il se marie, le 4 février 1888, Henri Adolphe est bien indiqué né en 1857 et fils d’Alexandre Grégoire Piquenot, décédé en 1855 !! Cela n’a visiblement pas perturbé le maire.

Comment Césarine Eugénie aurait-elle géré la situation si son mari était revenu ? Mais devait-il revenir ? Il est décédé à Calcutta, provenant de « l’Uruguay », armé au Havre, mais rien dans l’acte de décès n’indique qu’il était marin à bord. Il n’y est même pas fait mention de sa femme. Le navire « Uruguay » a quitté le Havre le 18 avril 1855, pour l’île Bourbon. Le consulat a adressé à Paris, l’acte de décès le 29 septembre 1855, et Paris a envoyé cet acte le 23 janvier 1856 à Honfleur où il n’a été transcrit que le 25 novembre 1857.

Si l’administration a été si longue à informer du décès d’Alexandre Grégoire, le bouche à oreille a probablement été plus rapide pour informer la veuve. Mais là, ce n’est qu’une supposition. Tout dépend de la date du retour en France de « l’Uruguay ».

Césarine Eugénie va avoir cinq autres enfants à Hermeville, tous enfants naturels. Elle décède le 10 août 1905 à Hermeville, à l’âge de soixante-seize ans.

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