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Le blog d'une généalogiste
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3 novembre 2020

C comme la femme de François Joseph Carton

Lorsqu’elle tombe enceinte, au début de l’année 1870, Henriette Moinet n’imagine pas les angoisses qui vont entourer la naissance de son enfant.

Née le 27 septembre 1837, à Saint-Claude-de-Diray, dans le Loir-et-Cher, Henriette Moinet est gagiste à Tours, lorsqu’elle épouse Joseph François Carton, le 25 janvier 1860. Son mari est né le 19 octobre 1832, à Rennes, Ille-et-Vilaine. Il exerce la profession de cordonnier à Tours.

Leur premier enfant, Jules Arthur, naît à Tours, à la fin de l’année, le 15 décembre 1860. Le couple part un temps, s’installer à Blois, où naît Marie Gabrielle, en 1862, puis repart à Tours.

Trois autres enfants vont y naître, Clotilde Louise en 1864, Gabriel en 1867 et Joséphine Juliette en 1868. Malheureusement, ils décèdent les uns après les autres. Marie Gabrielle en 1865, à l’âge de trois ans, Clotilde Louise, en 1867, à trois ans également, Gabriel, en 1868, à onze mois et Joséphine Julienne, en 1869, à deux mois.

Le couple reste avec leur fils aîné, Jules Arthur, seul survivant de leurs enfants.

Ils quittent Tours, pour s’installer à Blois, où ils habitent lorsque la guerre est déclarée. Qu’est-ce qui a bien pu passer par la tête de son mari, le jour où il est parti s’engager comme franc-tireur, le 6 septembre ?

Sa femme est enceinte une sixième fois. Est-ce le souvenir de ses quatre enfants morts en bas-âge ? La peur que cela recommence ? Un sentiment patriotique poussé ?

Le fait est que Henriette se retrouve seule, sur le point d’accoucher, avec un petit garçon de neuf ans. Elle ne peut subvenir ni à ses propres besoins, ni à ceux de son fils, alors, le 9 septembre 1870, trois jours après le départ de son mari, elle fait une demande de secours auprès de la préfecture, qui est acceptée.

Le mois suivant, elle réitère sa demande, pour une nouvelle allocation. Une enquête est menée pour savoir si un membre de sa famille peut l’aider.

Son père, Jacques Moinet, s’est remarié, après la mort de la mère d’Henriette et a eu quatre enfants vivants. Il ne peut lui venir en aide, étant lui-même dans un complet état d’indigence. Son fils aîné, Victor, soldat, était à Sedan lors de la défaite, et il ignore ce qu’il est devenu. Sa fille de vingt-trois ans, Joséphine, est mariée. Les autres sont trop jeunes, Armand, dix-neuf ans, ouvrier et Aglaé, treize ans, à la charge de ses parents.

Rueportechartraine-Blois

Henriette, qui vit rue porte chartraine, doit entrer à l’hospice la semaine suivante lorsqu’elle demande une aide mensuelle, le 6 octobre 1870.

Elle y accouche, le 22 octobre d’un petit garçon, Edmond.

Est-ce encore un drame de la guerre de 1870 ? Non, l’histoire se termine bien.

Après des mois d’angoisse, son mari et son frère rentrent à la maison.

En 1872, François Joseph et Henriette vivent rue Beauvoir, à Blois, avec leurs deux garçons.

Cette fois, il n’y aura pas de chagrin. Les deux enfants vivront, grandiront, se marieront.

Quant à Victor, le demi-frère fait prisonnier à Sedan, de retour au pays, il se mariera le 6 février 1872, avec Marie Marguerite Fermé à Saint-Lubin-en-Vergonnois.

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