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23 janvier 2022

Challenge UPro-G Janvier 2022 – Un commerce de gants, à Blois, sous la Restauration

Pour le premier Challenge UPro-G de l’année, un commerce, je ne vais pas parler d’un commerce avec « pignon sur rue », mais d’un commerce lié à l’artisanat, la fabrication et le commerce des gants.

 

Gants

Au XIXe siècle, porter des gants est signe de milieu social, et il n’est pas envisageable qu’un homme ou une femme de qualité sorte sans gant.

Eléonore Hippolite Laroche est la fille de Jean Baptiste Denis Laroche, receveur du bureau de bienfaisance de Blois, et de Marie Magdeleine Liger. Elle a vingt ans lorsqu’elle épouse, le 16 mars 1813, à Blois, René Flamant, marchand gantier à Blois, fils de François Flamant, également marchand gantier, et de Marie Debet.

Le jeune couple est passé le jour même devant le notaire impérial, maître François Riffault, pour la rédaction de leur contrat de mariage.

En dot, les mariés reçoivent chacun quatre mille francs, et ils mettent, dans la communauté, chacun, cinq cents francs.

Et, en plus, les parents du marié, si celui-ci le désire, lui cèdent leur commerce, au minimum dans un an.

Voilà un couple qui démarre sous les meilleurs auspices. Malheureusement, la vie en décidera autrement.

Eléonore va mettre au monde deux enfants, un garçon, René François, le 5 janvier 1814, qui ne vivra que deux ans, et une fille, Marie Eléonore Elisa, le 21 janvier 1815, qui ne vivra que huit mois. Il n’y aura pas d’autre enfant, et Eléonore décèdera le 29 novembre 1826, à l’âge de trente-deux ans.

Pendant leur mariage, le 23 mars 1820, le couple a racheté à la mère d’Eléonore, pour six mille francs, une maison, 23 rue Porte-Coté, où René exercice son métier, le commerce de gants.

Cadastre-Blois-rue-porte-cote

C’est une maison à deux étages avec grenier, avec plusieurs chambres et cabinets, une cour, une écurie, un hangar et une cave.

La maison s’ouvre sur la rue Porte-Côté, mais également sur la rue Chèvre-Mouton (Chemonton). Le 15 août 1821, la maison était intégralement payée.

Le 9 décembre 1826, a lieu l’inventaire des biens de la communauté. Les héritiers d’Eléonore sont sa mère et ses quatre frère et sœurs. Si je passe sur les biens communs et particuliers, je vais m’attarder sur ce qui compose le commerce de René.

C’est Marie Roy, gantier à Blois, qui va en faire l’inventaire et la juste prisée.

Les scellées ont été apposées sur la porte d’entrée d’une chambre, au second étage. Ces dernières levées et la porte ouverte, l’inventaire peut en commencer.

  • Trente-six douzaines de gants, en peau d’agneau, non entièrement confectionnés, de différentes couleurs, estimés cinq francs la douzaine, soit 180 francs
  • Seize douzaines de gants, en peau d’agneau, seulement coupés, en différentes couleurs, estimés deux francs soixante-quinze la douzaine soit 44 francs

Dans un petit cabinet près de cette chambre, au second, servant de magasin

  • Trente-et-une douzaine de gants en peau d’agneau, de différentes couleurs, non coupés, estimés comme précédemment, soit 86.62 francs
  • Sept douzaines et demie de gants blancs en peau d’agneau, estimés huit francs la douzaine, soit 60 francs
  • Huit douzaines et demie de mêmes gants soit 68 francs,
  • Dix douzaines et demie de gants de rebut de plusieurs couleurs et confectionnés, estimés à deux francs la douzaine, soit 13 francs,
  • Dix-sept douzaines de gants, peu d’agneau, confectionnés et de plusieurs couleurs, estimés huit francs la douzaine, soit 136 francs,
  • Quarante-quatre douzaines de gants de plusieurs couleurs et confectionnés, estimés huit francs la douzaine, soit 352 francs.

Tous ces gants sont glacés.

  • Cinquante douzaines de gants sur chair de plusieurs couleurs, à confectionner, estimés huit francs la douzaine, soit 400 francs,
  • Quarante-trois douzaines de gants sur chair et glacés de différentes couleurs et confectionnés, estimés 344 francs

Le tout pour un total de 1683.62 francs. Il aura fallu six heures pour en faire l’inventaire.

Il reste encore à inventorier le laboratoire. Il est au premier étage. Ce sera fait le 12 décembre, la vacation commençant à une heure de l’après-midi.

Dans ce laboratoire, l’expert va trouver :

  • Trente douzaines de peaux pour la fabrication de gants, estimées huit francs la douzaine, soit 240 francs,
  • Quinze douzaines de gants en peau d’agneau de différentes couleurs, non cousus, estimés cinq francs la douzaine soit 75 francs,
  • Un réchaud en fonte, avec pelle et pincettes, trois chandeliers de fer et deux chandeliers de cuivre jaune, estimés 5 francs,
  • Sept douzaines de gants et mitaines en peau d’agneau de plusieurs couleurs, au rebut, estimés un franc cinquante soit un total de 10.50 francs,
  • Quatre douzaines de gants de chamois, non confectionnés, estimés trois francs la douzaine soit 12 francs,
  • Une demie livre ou deux cent quarante-quatre grands de cordonnets estimés 15 francs
  • Deux livres une once ou un kilogramme trente gramme de soie de différentes couleurs estimés 60 francs

Dans un petit cabinet sur le pallier, dont les scellées sont levées à leur tour :

  • Six cents petites peaux d’agneau estimées trente-quatre francs les cents soit 204 francs,
  • Quatorze douzaines de peaux d’agneau blanches estimées dix francs la douzaine soit 140 francs,
  • Un cent de petites peaux estimé 34 francs
  • Neuf douzaines de peaux en couleur estimées dix francs la douzaine, soit 90 francs,

Toutes les marchandises et matières premières ont été inventoriées. Dommage que les outils de son art ne fassent pas partie de cette description.

Puis le notaire passe à l’inventaire des papiers. Parmi eux, se trouvent des registres, dont ceux du commerce de René Flamant, de nombreuses lettres relatives également à son commerce, où l’on apprend qu’il a acheté des peaux à Claude Blanc, père et fils, de Grenoble, de la soie ovalée à Petault Bari et Lemoine, de Tours, qu’il a acheté de la soie à Paris, à Hamlin rue Saint-Denis.

Il y a également un inventaire des sommes dues par des clients pour marchandise livrée, à hauteur de 242.75 francs.

Dans un registre, se trouvent les règlements reçus ou à recevoir, de clients, comme Chapin, marchand à Blois auquel René a vendu pour 324 francs de marchandises le 15 septembre dernier, Langlois, marchand à Blois, auquel il a vendu, le 31 décembre 1825 et le 6 septembre 1826, pour 64 francs de marchandises, Richer et Brizard, négociant à Tours, auxquels il a vendu pour 405.50 francs de marchandises le 23 octobre dernier. Toutes les autres lignes sont rayées, les clients ayant payés leur note.

Après la mort d’Eleonore, René va quitter Blois et son métier de gantier, pour devenir négociant à Orléans. C’est là-bas qu’il se remariera, le 6 juin 1831, avec Marie Anne Augustine Lucas, près de cinq ans plus tard.

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Commentaires
D
Merci,
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M
merci pour ce blog
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