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22 juin 2017

Challenge AZ Généalogie - S comme Sinistres de la ligne Blois-Pont-de-Braye

La série S est la série des voies de communication : route, chemin de fer, voies navigables ou non, air..... et de tout ce qui va avec.

Pour aujourd'hui, j'ai choisi la cote 5 S 85 des archives départementales du Loir-et-Cher et les "incidents" de la ligne ferroviaire Blois-Pont-de-Braye.

Cette ligne est en partie visible aujourd'hui, entre Vendôme et Troo où elle s'arrête.

La ligne de chemin de fer sauvée pour 30 ans

" Nous sommes sûrs et certains de sauver cette ligne ", a affirmé Maurice Leroy, le président du conseil général du Loir-et-Cher en début de semaine." Réseau Ferré de France, en juin dernier, nous annonçait brutalement le risque de fermeture quasi-immédiat de la ligne Vendôme-Montoire-Trôo en raison de sa vétusté ", a rappelé Guy Moyer, le maire de Montoire, lors de la cérémonie des voeux.

http://www.lecourrier-lecho.fr

Le 31 décembre 1875, la ligne Blois-Pont-de-Braye est déclarée d'utilité publique. Elle doit passer par Blois, Vendôme, Thoré-la-Rochette, Montoire, Troo et Pont-de-Braye (Lavenay dans la Sarthe).

Le 9 octobre 1880, les travaux sont en cours sur le 3ème lot, sur la ligne de Vendôme à Pont-de-Braye. Ils sont endeuillés par la mort de Victor Gervais Riverain, charretier au chemin de fer. La mort est due à son imprudence, suivant le rapport de l'inspecteur en chef des chemins de fer. Victor, blessé lors de l'accident, décède chez lui, au bourg de Troo. Veuf d'Adélaïde Louise Louis, il avait cinquante-sept ans.

La ligne est mise en service le 20 novembre 1881.

Le 24 mai 1901, une vache débarquée sur le quai à bestiaux, à la gare de Blois, s'échappe en sautant sur la chaussée. Dans sa cavale, elle renverse et piétine le nommé Duboc, berger de M. Rocheteau, boucher à Blois. Le blessé a deux côtes cassées. La vache, rattrapée, est conduite hors de l'enceinte de la gare.

Le 4 janvier 1903, le train 905 Etat qui arrive à Blois à 8h42 du matin, tombe en détresse au poteau kilométrique 36-600, entre Vendôme et Villetrun, par suite d'un tiroir à piston cassé. Il arrive avec 1h39 de retard.

Le 23 juillet 1908, le train 914 blesse, au passage à niveau N61 près de la Chapelle-Vendômoise, M. Leroux d'Averdon.

Pont-de-Bray

Le 25 juin 1916, à 15h38, le train de voyageurs VB3 circulant sur la voie 2PO entre Mondétour et Vendôme, heurte un fût métallique qui explose à l'impact. Il contenait un liquide inflammable, et est probablement tombé sur la voie depuis le train de marchandise précédent. Le train continue sa course sur une centaine de mètre avant de s'immobiliser. Les voyageurs évacuent le train et regagnent à pied, la gare de Vendôme. Le mécanicien et le chauffeur, restés à leur poste jusqu'à la fin des mesures de sécurité, sont grièvement brûlés à la tête et aux mains. Le médecin-major Bouvet leur apporte les premiers soins. Ils rentrent ensuite à Blois, lieu de leur résidence, avec le même train, et 3h32 de retard.

Le 9 juillet 1916, le train de voyageurs VB3 circulant normalement, percute une voiture qui traverse le passage à niveau non gardé n°54. A bord de la voiture, se trouvent la dame Tardiveau, épicière au hameau de Villebouzon, et ses deux enfants, un garçon de huit ans et une fillette de deux ans. Ils sont blessés dans l'accident. Ils sont installés dans un compartiment de première classe et emmenés par le train, jusqu'à la station de Villefrancoeur. Le médecin de Champigny-en-Beauce, appelé, arrive à 17h30. Malgré ses soins, la petite fille décède de ses blessures. La mère et le frère sont ramenés chez eux, avec le corps de la petite.

Le 7 avril 1938, à 13h 5 minutes environ, Maurice Géret, vingt-sept ans, domestique de ferme chez M. Gaillard, cultivateur au hameau de Budan et résidant à Villemardy, quitte la maison de son patron et se rend à bicyclette, à la maisonnette de Budan pour arroser les légumes du jardin. Il doit bientôt y habiter. A cent cinquante mètres avant d'arriver au passage à niveau de Budan, il remarque, sur la voie ferrée, les reflets d'un phare de bicyclette. Croyant qu'il s'agit d'un employé du chemin de fer au travail, il s'approche du passage à niveau et voit, allongé entre les rails, le corps d'un homme inanimé. Maurice pose son vélo et se précipite vers l'homme pour lui porter secours. C'est trop tard. L'homme a le pied gauche sectionné et git dans une mare de sang. Maurice l'identifie grâce à la plaque sur le vélo. Il s'agit de son voisin, Robert Henri Lacroute, vingt-quatre ans.

Maurice retire le vélo des voies et le jette dans le fossé. Il interpelle son patron qui arrive en voiture, et qui repart chercher des secours. Laisné et Pernet de Villemardy arrivent très vite et l'aident à retirer le corps des voies juste avant que le train de voyageurs vers Blois, ne passe.

Robert Henri, charpentier, est marié. Il a un enfant. Il a travaillé toute la matinée chez la veuve Péan, cinquante-deux ans, ménagère à Budan. Il rentrait chez lui, après son travail lorsqu'il a été heurté par un train. Il souffrait d'une légère surdité.

Les gendarmes arrivés sur place à 13h45 font les premières constatations. Le docteur Cadillac est là, avec plusieurs personnes. Le corps présente des ecchymoses au visage, le crane est défoncé en deux endroits, la main droite est déchiquetée, le pied gauche sectionné à hauteur de la cheville. Entre le corps et le passage à niveau, les gendarmes trouvent son pied, à 20.20 mètres près du rail droit, il est nu. Le soulier est tout près, la tige n'adhère qu'en partie à la semelle. Un petit fragment de matière cérébrale est tout près. A 55cm du soulier se trouve un crayon, à 2.1 m un double mètre en métal, puis à 1 m un autre crayon, et 3.6 m plus loin, une chaussette avec son support. Puis, à 1.70 m, en face du lieu où se trouve le corps, une tache de sang, puis sur la traverse, une deuxième, beaucoup plus importante, marquant l'endroit où reposait la jambe sectionnée. A 12 mètre de la tache une partie de pédale de bicyclette et dans le fossé où l'a jeté Maurice, une bicyclette d'homme dont le guidon est replié sur lui-même. La roue avant est retournée, le tube diagonal du cadre est aplati, de même que le tube horizontal. Le pneu avant est mâchuré sur une face, la roue arrière bien que détériorée n'est pas crevée. La selle et la sacoche sont par terre. Il s'agissait d'un vélo à vitesse en bon état.

Les gendarmes continuent leurs constatations en examinant les lieux. A cet endroit, la voie ferrée coupe le chemin vicinal de Villemardy au hameau de Budan, commune de Villefrancoeur.  Le passage à niveau n'est plus gardé depuis 1921. De chaque côté de la voie se trouve un signal d'arrêt fixe, sans sonnerie, formé par une croix de Saint-André. La maisonnette est édifiée au sud du passage à six mètres du passage et de la croix. Elle est inhabitée.

En face de la maisonnette, à 12.50 m de l'autre côté de la voie, il y a un taillis d'acacias d'une douzaine d'années. Le bois forme un rectangle longeant le chemin sur 46 m et la voie ferrée sur 19 m. Du hameau de Budan à ce boqueteau, la ligne est visible de la gare de Villefrancoeur, à deux km, plus au sud. Mais vers le milieu de cette distance, il y a un autre boqueteau de même importance. Venant de Budan, normalement, on voit un train venir de Villefrancoeur jusqu'au moment où l'on atteint le bois d'acacias. Celui-ci passé, on voit de nouveau la voie, côté gauche sur une 80 m et côté droit sur 600 m.

En bordure de la voie à 400 m au sud du passage à niveau, il existe un signal de passage où le mécanicien doit siffler, mais le son du sifflet est à peine perceptible, surtout aujourd'hui, où le vent est Nord-Ouest. Et Robert est un peu sourd.

Venant de Villefrancoeur, le mécanicien peut voir une personne sur le chemin du hameau de Budan, sauf pendant le moment où les deux boqueteaux d'acacias s'interposent. De même, le chemin, bien que carrossable, est compliqué pour un cycliste. Il doit éviter quantité de cailloux désagrégés par la sécheresse et ne peut regarder au-delà du chemin, ni faire de vitesse.

Les gendarmes se rendent à la gare de Selommes pour examiner le train qui a probablement percuté le pauvre homme, celui de 12 h 8 mais ne trouvent aucune trace sur la locomotive. Le mécanicien n'a rien vu.

Cela fait sept accidents en cinquante-huit ans, dont trois mortels pour la ligne Blois-Pont-de-Braye. Il ne reste plus qu'à chercher dans les journaux, les articles sur ces évènements.

En attendant, faites un petit tour sur la ligne :

Blois Le Grand train Vendome Pont de Braye

 

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Recherche commentaire sur le mitraillage du train de munitions à pont de brayer sur les avions anglais à souge sur braye .j'aie des commentaires de mon oncle ,ma mère et le boullanger,et des photos
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