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8 février 2017

Sauvons nos ouvertures d'archives

ouvert-fermé

Petit retour sur l'histoire de l'ouverture des archives départementales. Lorsque j'ai débuté dans la recherche généalogique, les archives, quasiment toutes, fermaient entre 12h et 14h. Deux heures à tuer avant de pouvoir reprendre le boulot. Et même, dans certains dépôts, on devait enlever nos affaires des tables et rendre tous les documents. Donc, nous n'étions pas assurés d'avoir une place à 14h.

Souvent, à l'ouverture, il y avait foule. Les premiers arrivés n'étaient pas toujours les premiers servis. Je me rappelle de certains matins à Orléans où, au lieu de mettre leurs affaires au vestiaire comme l'exigeait le règlement, certains s'engouffraient dans l'escalier, rue d'Illiers, pour squatter un lecteur microfilm avant les autres. J'ai plusieurs fois dû renoncer à faire des recherches sur l'état civil (accessible uniquement sur microfilm), car tous les lecteurs étaient occupés et il n'était pas possible de réserver sa place.

Petit à petit, dans certains dépôts, on a pu réserver une partie des places. Pratique lorsque l'on vient de loin.

J'ai souvent vu le président de salle accrocher à la porte "salle complète". Tant pis pour les retardataires. C'était la guerre des places.

Et puis, petit à petit, les archives ont commencé à ne pas fermer entre midi et 14h. Des bâtiments plus grands, avec parking et grandes salles de lecture, ont été construits. Et enfin, sous la pression, les archives ont commencé à être mises en ligne (uniquement l'état civil).

Du jour au lendemain, les salles de lecture se sont vidées. Les amateurs de généalogie n'avaient plus besoin de se déplacer pour consulter l'état civil et les registres paroissiaux.

Il n'y avait plus la guerre des places. Pour ceux qui continuaient à aller aux archives, on pouvait s'étaler sur plusieurs tables et travailler tranquillement.

Et un jour, les archives ont commencé à fermer. Une demi-journée d'abord, pour raisons de service. Puis une journée complète. Puis deux semaines l'été. Puis des fermetures occasionnelles par-ci par-là.

Dans certains cas, les archives sont fermées tous les matins sauf le vendredi .......  Il n'y a plus assez de fréquentation pour justifier une ouverture totale !!!! A quand la fermeture totale avec visite sur rendez-vous ?

Seulement nous n'avons pas accès, en ligne, à tous les documents, et ceux que nous utilisons, dans le travail de généalogiste professionnel, sont très rarement numérisées.

Les généalogistes professionnels, les étudiants en histoire et les historiens sont les premiers touchés par ces fermetures progressives des archives. Dans l'indifférence la plus totale.

Le centenaire 14-18 a vu une légère recrudescence des visites aux archives, vite calmée par la mise en ligne des registres matricules.

Voilà où nous en sommes. Si nous ne nous battons pas, bientôt, nous devrons prendre rendez-vous pour aller travailler.

Et qu'arrivera-t-il quand les amateurs vont enfin se rendre compte qu'il n'y a pas que l'état civil et les registres paroissiaux dans la vie ? Ce sera trop tard. Il faudra des années avant que les conseils départementaux rouvrent les robinets financiers pour financer le personnel nécessaire à l'ouverture au public.

Ok, c'est une vision très pessimiste que je vous donne. Mais une chose est sure, il est plus difficile et plus long de construire que de détruire.

Alors sauvons nos ouvertures d'archives avant qu'il ne soit trop tard.

 

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