La jungle des tarifs
Ce n'est pas toujours facile de savoir si un produit est vendu à son juste prix ou s'il est sous ou surévalué. Il faut, pour cela, avoir des points de comparaison et des repères.
Le prix de la baguette, par exemple, fluctue d'un magasin à l'autre, grande surface ou boulangerie artisanale, pâtons surgelés ou pain pétri la nuit pour être cuit le lendemain, four électrique ou four à bois, pain blanc ou au levain, farine de blé ou ....... Chaque critère influe sur le prix du pain : la matière première, la manière................... et les charges.
Et pourtant, le pain est un de nos aliments de base. Au final, souvent, nous choisissons pour le goût (ou le sourire de la boulangère).
Quel rapport avec la généalogie ? Le tarif.
Lorsqu'un client se promène sur les sites Internet des généalogistes familiaux, il doit se sentir perdu face à cette diversité de tarifs. Et contrairement au pain, il n'a malheureusement pas ou très peu accès aux critères qui font fluctuer ces tarifs.
Si la grande majorité des sites propose "une ascendance cinq générations par quartier", les tarifs font le yoyo d'une curieuse manière. J'ai trouvé des tarifs allant de 500 € à 3500 € !!! Pour un même produit ?
Non, car, comme pour la baguette, tout le monde ne met pas la même chose dans une ascendance cinq générations par quartier. Certains ne se déplacent pas, font tout depuis leur bureau et se contentent de l'état civil, alors que d'autres vont aux archives, reconstituent le patrimoine et l'environnement social et professionnel de chaque ancêtre. Le temps passé à la recherche, le temps passé à l'analyse et à la construction du dossier, les déplacements, le choix du papier, de la reliure, de l'iconographie..... sont des critères qui influent sur le tarif et sur le résultat final.
Si chaque généalogiste prenait la peine d'expliquer sur son site, ce que contiendra le résultat de la recherche, le choix serait plus facile à faire pour le client et les variations de tarif plus compréhensibles.
Mais dans le cas d'un tarif journée ? Une journée de travail c'est une journée de travail, que l'on se déplace aux archives ou pas. La variante peut être dans le nombre d'heures que l'on met dans une journée de travail, et éventuellement dans les frais de déplacement pour se rendre aux archives. Mais comment expliquer une telle variation dans la profession. L'on passe de 150 € la journée pour certains à près de 500 € pour d'autres.
Là, c'est un peu plus compliqué à expliquer car les critères ne sont plus quantifiables (exceptés les frais de déplacement).
En généalogie familiale, les tarifs sont libres. Chacun construit donc sa grille tarifaire en fonction de ses charges personnelles et professionnelles. Et nous n'avons pas tous les mêmes charges.
Il y a ceux qui exercent à temps plein et n'ont que la généalogie comme ressource pour vivre. Ceux-là n'ont pas le choix, leur calcul va être au plus juste. Ils doivent faire rentrer tous les mois l'équivalent d'un salaire brut plus les charges de l'entreprise.
Il y a ceux qui exercent à titre accessoire. Ils ont une autre activité professionnelle à côté, ou un soutien financier. Quelle que soit leur cas, la généalogie ne les fait pas vivre et ils peuvent donc pratiquer des tarifs très bas.
C'est un peu injuste non ? Ceux qui en ont besoin pour vivre doivent pratiquer un tarif élevé et ceux qui n'en ont pas besoin cassent les prix. Comme le dit le titre de cet article : la jungle des prix.
Mais qu'y a-t-il dans un journée de recherches ?
Le temps passé aux archives (ou devant l'ordinateur) pour la recherche pure + le temps passé à nettoyer-recadrer-renommer les photos des documents + le temps passé à analyser ce que l'on a trouvé + le temps des transcriptions + le temps de la mise en forme
Savez-vous que pour une grande majorité de généalogistes, une journée de recherche correspondant en réalité à deux voire trois jours de travail ? A cause justement de la phrase qui précède.
Ce n'est pas simple pour un client de s'y retrouver, mais ce n'est pas simple non plus pour le professionnel qui doit "créer" son tarif. C'est la jungle pour tout le monde.