Calendrier de l’Avent - 9 décembre - Mon beau sapin

Jour 9 du calendrier de l'Avent : le jour du sapin.

Hier je suis sorti, pour la première fois depuis plusieurs jours, merci les microbes, mais la sortie était importante : aller chercher mon sapin de Noël. Je l'achète toujours au même endroit : Leclerc et son petit producteur. J'aime bien les petits producteurs. Ils me font toujours penser à mes ancêtres, qui, génération après génération, ont cultivé la terre de ce pays.

Mais là, c'était raté. Les gilets jaunes bloquaient tout. Alors demi-tour vers un autre vendeur de sapin. Je n'apporterai pas mon obole à mon petit producteur cette année, et je m'en excuse. Une année de travail ruinée pour beaucoup, je le crains, mais c'est un autre débat.

Mon chauffeur me mène vers un autre lieu de vente et je pars à la chasse au sapin parfait : la bonne taille (pas moins de deux mètres), la bonne touffeur (branches équilibrées, c'est mieux), la bonne race (pas de truc qui perd ses aiguilles vu la chaleur qu'il fait à la maison), et le bon prix (même si c'est le cadeau que je m'offre tous les ans, le budget du père Noël n'est pas extensible à l'infini).

Ils sont tous si beaux ces sapins, en rang d'oignon (non les sapins ne sont pas des plantes à bulbe), toutes branches offertes aux yeux des très rares badauds. Mais voilà, trop petit, trop grand, trop cher, trop pas la race, et paf !!! il est là, avec tout ce qu'il faut où il faut, comme il faut. Impossible d'hésiter, il n'en reste plus qu'un !!! Évidemment, il est un peu bancale, mais avec quelques vis et une cale au bon endroit, cela devrait pouvoir s'arranger. Et puis, j'aime bien les arbres de Noël bancales, ils me rappellent mon père et les sapins faméliques, tordus, délaissés, qu'il nous ramenait toujours le 24 décembre.

Le vendeur enfile la bestiole dans sa chaussette. Mon chauffeur le prend dans ses bras et c'est reparti pour la voiture et le casse-tête annuel : faire rentrer cette grande sucette emmaillotée dans la voiture. Et comme tous les ans, il rentre.

Bon, je ne garantis pas que la maréchaussée aurait approuvé si elle nous avait croisés : le chauffeur a la tête en biais pour voir à travers le pare-brise !!! Arrivée à domicile, objet du délit déchargé, rentré et déshabillé pour prendre ses aises. J'en suis bonne pour une poussée de fièvre, crise de toux extérieur-intérieur avec les poumons qui se décrochent et la tête qui bourdonne, mais le SAPIN est là.

Aujourd'hui, c'est le grand jour. Les meubles ont été poussés, le sapin positionné, son angle rectifié. A l'heure où j'écris ses lignes, le vent souffle dehors à décorner les boeufs mais ce n'est pas grave : les précieuses boîtes de décoration descendent les unes après les autres du grenier pour gagner la pièce magique où l'esprit de Noël va s'installer jusqu'aux Rois.

Comment, vous ne savez pas ? J'adore Noël, et aucun Grinch familial ou extérieur ne pourra jamais changer cela.

Mais revenons au sapin de Noël. Quel est ma plus vieille photo de famille avec un arbre de Noël ?

Réponse, 1952. Mes frères aînés ont quatre et deux ans et le père Noël est visiblement passé pour eux.

Il faut attendre 1967 pour une autre photo de sapin de Noël. La couleur est arrivée, quatre enfants de plus aussi.

Je regarde les sapins des Noëls passés et je me rends compte que la magie ne passe pas dans l'obejctif.

Mes sapins étaient magnifiques, lumineux, colorés. Ils le sont toujours. Mais cette magie est dans les yeux, l'odeur, l'air ambiant, et cela, impossible de la capter avec un objectif.

Mais comme tous les ans, lorsque j'aurai fini de décorer LE sapin de cet année, je vais essayer d'attraper cette magie et de la fixer sur l'écran.