Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le blog d'une généalogiste
Publicité
Le blog d'une généalogiste
Archives
Newsletter
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 276 387
8 avril 2016

Peut-on tout dire ?

C'est la règle dans nos recherches. Quoi que nous trouvions, nous n'avons pas le droit, je m'interdis le droit, de juger car il faut avoir

France_road_sign_B1

vécu la même chose à la même époque pour avoir ce droit. Sans compter les erreurs d'interprétation au vu du nombre de documents qui ne nous sont par parvenus.

Maintenant, doit-on tout révéler ? Même si nous ne sommes pas responsables des erreurs de nos pères et aïeux (de tous sexes bien sûr), cela peut heurter d'apprendre certains faits sur nos ancêtres.

Nous aimerions pouvoir admirer tous les membres de la famille perchés sur nos arbres, mais ils étaient avant tout des êtres humains donc faillibles. Comme nous le sommes. Et certains plus que d'autres.

Lorsque nous faisons nos recherches, nous sommes libres de les arrêter lorsque nos sentiments sont "contrariés". Et même si nous allons plus loin, cela reste dans notre sphère privée.

Par contre, lorsque nous dépouillons des archives pour dresser des bases de données, nous ne sommes plus personnellement concernés. Logiquement, nous analysons les renseignements et les communiquons à ceux que cela intéresse.

Je viens d'être confrontée à deux cas qui m'ont obligé à me poser des questions sur les limites de ce que l'on peut ou de ce que l'on doit communiquer en live et ce que nous devons garder "secret".

Le premier concerne une affaire de pédophilie. Du moins, c'est comme cela que cette affaire serait qualifiée aujourd'hui. A l'époque, il s'est agi d'attentat à la pudeur en lieu public et la victime, moins de douze ans, n'était pas considérée justement comme une victime mais comme un témoin. En fait, la peine de un an de prison infligée l'a été parce que les faits se sont produit dans un lieu où tout le monde aurait pu le voir !!! Le procès en correctionnel donne malgré tout des détails plutôt scabreux et explicites.

Alors, je dois mettre quoi dans mon analyse accessible à tous ? tous les détails comme je le fais pour les autres types d'actes ? ou la simple mention du verdict et de la peine, laissant à ceux qui sont concerné par cet ancêtre le soin de faire la recherche complémentaire ?

Le second est d'ordre médical. Nous sommes tous à l'affut des causes de décès de nos ancêtres et lorsqu'il s'agit de militaires tombés au combat, nous sommes toujours "heureux" d'avoir des détails. Mais qu'elle est la limite ?

S'il est intéressant de savoir que son ancêtre a été blessé par éclat d'obus lors du siège de Sébastopol, est-il pertinent de détailler l'état de ses testicules sur dix lignes tel que je l'ai trouvé dans un document ?

Et oui, nous trouvons de drôles de choses dans les archives, dont beaucoup prêtent à sourire mais là, il ne s'agit plus de "uniquement pour vos yeux", il s'agit de diffuser l'information.

Perso, j'ai fait mon choix................ Mais la question est posée : peut-on tout dire ?

Publicité
Publicité
Commentaires
K
Bonsoir, <br /> <br /> En effet, certains événements font partie des secrets de famille, on en revient toujours à eux. Et je suis d'accord avec Bernadette sur l'impact qu'ils peuvent avoir sur les descendants de manière inconsciente. <br /> <br /> En revanche je suis d'accord aussi qu'il faut faire attention à ce que l'on dit et à qui on le dit. Car comme le disait la sociologue qui avait une conférence sur ce sujet, les secrets de famille il faut "être prêt à tout croire et à tout remettre en cause et surtout avant toute chose à le recevoir !"
Répondre
P
Bonsoir à tous. Après une bonne trentaine d'années d'exercice, je crois avoir suffisamment de bouteille pour émettre un avis; je suis partisan de la communication absolue; en fait qui sommes nous pour jouer les censeurs : ce qui nous paraît devoir être blessant ou traumatisant ne l'est pas forcément pour notre commanditaire, (je pourrais vous en raconter de biens bonnes, mais ce n'est pas ici le lieu). J'ai fait hélas la douloureuse expérience à mes débuts d'un client pour lequel ce genre de sentiment m'a fait rompre le contrat; il s'est adressé ailleurs auprès d'une personne nettement moins scrupuleuse et le client s'est jeté par la fenêtre. Je me suis posé la question des années : avais-je bien fait ? En ce cas, ma conscience pouvait être tranquille ;je n'étais pour rien dans la fin qu'il a choisie. Mais les années passant j'en suis venu à penser exactement l'inverse : j'aurais du lui dire toute la vérité, lui dire avec tact et diplomatie voire requérir l'aide d'un spécialiste pour l'aider à digérer tout ça. La morale de cette malheureuse affaire : nos commanditaires sont censés être des adultes responsables, ils doivent être capables de comprendre ce que l'on a à leur annoncer; alors tout leur dire, oui, mais avec tact et dans les formes
Répondre
B
bonjour, je pense que de telles informations doivent être communiquées aux familles concernées. Cela peut , pour beaucoup, éclaircir et aider à comprendre des faits actuels, des souffrances qui se sont transmises de génération en génération et qui atteignent des descendants de ces personnes sans que ceux ci ne comprennent l origine de leurs maux. Voir le livre "aïe mes aïeux " d Anne Ancelin Schützenberger. Par contre, cela doit rester dans la sphère privée et ne pas être mis en pâture sur internet. A mon avis...
Répondre
K
Bonjour, <br /> <br /> Les deux premiers paragraphes de votre article résument bien l'esprit déontologique que se doit d'avoir un "bon" généalogiste. <br /> <br /> A partir de là, et si les documents sont accessibles en libre accès sur le net ou dans les archives, pourquoi ne pas les ajouter aux dossiers de nos ancêtres ou sur son logiciel de généalogie. <br /> <br /> En revanche, si je juge que des documents sont trop personnels sur des personnes qui m'ont été proches, je les enregistre sur mon logiciel en "sources privées" et je ne les mets pas en ligne. <br /> <br /> Quand à un article sur l'état des testicules d'un ancêtre, si l'on veut rédiger, il y a moyen de relater l'évènement plus "discrètement" mais sans se voiler et d'ajouter la copie du document en tant que source pour qui aura envie de satisfaire sa curiosité sans pour cela faire du voyeurisme. <br /> <br /> Après, je crois que chacun réagit et agit en fonction de son éducation, de sa croyance, de ses préjugés etc... <br /> <br /> C'est juste mon avis. <br /> <br /> Christine de Archives Publiques Libres.
Répondre
M
Lors de l'écriture des textes de mon site d'histoire locale charentais "Mille ans à Bouhet", je me pose régulièrement la question des limites de ce que l'on peut raconter sans risquer de heurter d'éventuels descendants. En fait cela dépend des types de faits et je ne les traite pas de la même façon :<br /> <br /> - pour les vols et crimes récents : soit je mets des initiales bidon aux protagonistes, soit je raconte l'histoire sans citer le nom des intéressés ni mettre aucun détail précis comme date et lieu de naissance qui permettrait de retrouver facilement de qui il s'agit quand je sais que leurs descendants ne souhaitent pas qu'on puisse les relier à l'affaire. <br /> <br /> - pour les cas sociaux du genre "famille de filles-mères sur plusieurs générations", je n'en parle que si je suis sûre qu'ils n'ont aucun descendant encore vivant susceptible de râler. Et encore je contourne l'intitulé en parlant d'une curieuse famille matrilinéaire, ce qui permet de ne pas juger d'emblée dans le titre les moeurs sûrement assez libres des personnes concernées. <br /> <br /> - pour les détails médicaux intimes trouvés dans les fiches matricules : je passe sous silence les malformations génitales, les détails sur les problèmes d'hémorroïdes et autres trucs vraiment très personnels et peu ragoûtants. Et si ces problèmes intimes ont entraîné la réforme du combattant, je me contente d'écrire qu'il a été réformé suite à une malformation, par exemple. Après j'indique les cotes des documents donc si les descendants veulent en savoir plus, ils peuvent toujours aller voir sur le site d'AD concerné.
Répondre
Publicité