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2 avril 2008

Liberté de culte mais conflit de territoire

Cela se passe en 1857.

La Révolution est passée et la liberté de culte a été accordée. Liberté ne veut pas dire facilité !!!

Voici les aventures de trois religieux : un pasteur et deux curé, dont l'entente était pour le moins pas cordiale du tout. Et voici bien sur la version des deux car qui n'entend qu'un son de cloche...............

Version du pasteur de Josnes :

Une femme de Villebarou venant de temps en temps au temple et était soignée par sa fille, protestante, faisant parti du "troupeau" de ce pasteur est décédée. Rien ne prouve qu'elle était catholique car le curé n'a pas été appelé à son lit de mort. Le mari de la défunte et tous ses enfants, ont demandé au pasteur de procéder à son enterrement, auquel assistait d'ailleurs le maire avec son écharpe (de maire bien sur).

Un vieillard de Vineuil, refusant la confession, le prêtre catholique refusa d'accompagner le convoi funèbre. C'est d'ailleurs une commune où l'on se passe hélas du ministère religieux. Le fils vint demander au pasteur d'aller prononcer quelques paroles évangéliques sur la tombe de son père, chose que le curé avait refusé. Après avoir reçu l'accord du maire qui accompagnait le convoi, le pasteur accepta.

Version du curé de Villebarou :

Madeleine Marguerite Bernier, femme d'Etienne Boissière, appartenait à la religion catholique. C'est un fait de notoriété publique. Huit jours avant son décès, elle assistait à la messe de la paroisse. Pendant sa dernière maladie, qui n'a duré que deux jours, elle n'a aucunement manifesté l'intention d'abandonner la foi de ses pères.

Le curé c'est transporté au domicile de sa paroissienne défunte où il a trouvé ses deux filles. Interrogées par le curé sur la visite du pasteur, elles ont répondu qu'il n'était pas venu. Interrogées sur la volontée de leur mère d'être enterrée par le pasteur, elles ont répondu que leur mère avait toujours vécu dans le sein de l'église catholique. Si elle a été enterrée par le pasteur, c'est parce quelques membres de la famille l'ont voulu, parce que avec le pasteur, c'était gratuit. Ils ont donc demandé au curé de bien vouloir célébrer une messe solennelle de réquiem en sa mémoire.

Version du curé de Vineuil :

Il a été appelé le 8 octobre au soir auprès d'un malade nommé Etienne Fontaine, vieillard de 80 ans. Arrivé là, il eut une mauvaise réception de la part de cet homme et reparti mais sans surprise car l'homme était très mal famé dans le pays. Le curé y est retourné deux autres fois sans succès. Il a prévenu le moribond des conséquences de sa conduite et dit à la famille que la religion ne pourrait pas bénir sa tombe. Le 11 octobre au matin, deux membres de la famille l'avertirent du décès en le priant de procéder à l'enterrement ce que le curé a refusé suivant son devoir. Ils allèrent donc, influencés par de mauvais conseils, prier le pasteur, monsieur Cadier, de vouloir bien être plus complaisant ce qu'il a accepté à l'étonnement et au scandale de la population.

Bien évidemment, chaque religieux, curé comme pasteur, fut soutenu par sa hiérarchie mais la religion catholique, encore bien implantée dans la morale même politique, gagna et le pasteur reçu un blâme.

Et tout cela dans la seule interprétation plus que houleuse de l'article 19 décret du 23 prairial an XII que vous pourrez découvrir ici : Texte à lire

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Commentaires
P
à l'époque, la religion était "contrôlée" par l'état qui payait les religieux et appliquait la loi.<br /> <br /> Si un prêtre catholique refusait le secours à un catholique, c'est un autre prêtre catholique qui devait intervenir. Un pasteur protestant n'avait pas le droit d'enterrer un catholique. C'était qualifié de prosélytisme.<br /> <br /> Eh oui, tout cela est aux archives départementales.
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M
Quelle histoire ! si je comprends bien c'est donc l'autorité civile qui devait commettre un autre représentant du culte catholique suite au refus du curé...En tous cas, le Pasteur fut moins rigide et plus généreux que le représentant de la religion catholique en acceptant d'aider cette famille...Mais de tels récits sont donc relatés aux AD ?
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