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10 novembre 2021

I comme l'Inattention fatale de Louis Camille Moreau

Louis Camille Moreau naît le 4 juin 1802, à Grenoble, en Isère. Il est le dernier enfant de André Paul Moreau et de Jeanne Charlotte Louise Joséphine Gigot.

Son père est chirurgien, adjoint à l’hôpital militaire de Grenoble. Il est natif du Loir-et-Cher, de Muides-sur-Loire. Sa femme est fille de Jean Nicolas Gigot, chirurgien en chef de l’armée des alpes. Avec une telle famille, il est logique que Louis Camille s’engage à son tour dans l’armée, alors que son père continue sa carrière, jusqu’à devenir chirurgien en chef de l’école impériale militaire. Il est nommé officier de la légion d’honneur le 21 mars 1831. Louis Camille devient également officier de la légion d’honneur, le 7 décembre 1832, alors qu’ils est capitaine au 66e régiment de ligne.

Le 1er mars 1835, Louis Camille vit à Versailles, ancien capitaine d’infanterie, avec son père, André Paul, lorsqu’il se marie, à Blois, avec Marie Joséphine Moreau. Ce n’est pas une étrangère à sa famille, mais sa cousine. André Claude César Moreau, maître de poste à Mer, est le grand-père de Louis Camille, et l’arrière-grand-père de Marie Joséphine. D’ailleurs, chez les Moreau, les maîtres de poste foisonnent. Jean Baptiste Louis Michel, le père de Marie Joséphine, Jean Baptiste Louis, son grand-père, Claude César André, oncle et grand-oncle des jeunes mariés ont exercé ou exercent cette fonction.

Le père de Louis Camille a choisi la carrière militaire et sa descendance, en partie aussi.

Louis Camille et Marie Joséphine, installés à Blois, ont quatre fils : Louis Victor Arthur, en 1836, qui deviendra employé des postes, Louis Camille Joseph Paul, en 1838 et Louis Camille Albert, en 1839, qui choisiront la carrière militaire, et André Camille Joseph, en 1854, le petit tardif de la famille, qui deviendra employé de ligne télégraphique.

Mais il faut bien nourrir cette petite famille et la retraite militaire n’y suffit certainement pas. Louis Camille devient commissaire de surveillance administrative au chemin de fer d’Orléans. Il y travaille déjà lorsque le petit dernier vient au monde.

Le commissaire de surveillance administrative du chemin de fer d’Orléans est également officier de police judiciaire. A chaque incident sur la ligne, il est appelé sur les lieux. Louis Camille fait les constatations et enquête. Au cours de sa carrière, il va ramasser bon nombre de cadavres sur la voie ferrée, accidentés ou suicidés.

Le 28 août 1873, à soixante-et-onze ans, Louis Camille exercice toujours sa charge.

Ce jour-là, il se trouve sur la ligne de chemin de fer et se dirige vers la gare, accompagné de Dreux, un aiguilleur. Les deux hommes sont sur le pont des Basses-Granges, à cinq cents mètres de la gare, lorsque Camille Moreau décide soudain de traverser la voie.

Blois pont des basses granges

Malheureusement, le train n°3 qui s’arrête à Blois à 1h14, venant de Paris arrive au même moment. Le train est à pleine vitesse et roule à soixante kilomètres heures. Camille est heurté par le tampon du train, qui le jette sur les rails où les roues de la machine l’écrasent.

Tué net, il ne reste plus grand-chose de l’homme. Son cadavre, dans sa partie supérieure, n’est plus qu’une masse informe.

Le chef de gare fait transporter son corps à son domicile, tout proche, rue de l’arcade. Le médecin de la compagnie, le docteur Arnoult, arrivé sur les lieux, ne peut que constater son décès. Il est d’ailleurs déclaré décédé chez lui.

Blois-pont des granges

Son fils, Louis Camille Albert, trente-quatre ans, capitaine au 81e régiment de ligne, en poste à Marseille, se trouve à Blois, lors de ces tragiques évènements. C’est lui qui va déclarer le décès de son père, le lendemain, à la mairie, à neuf heures du matin, accompagné d’Alexandre Roulay, commissaire de police et ami de la famille.

Après avoir constaté tant de décès, et ramassé tant de corps sur la voie ferrée, Louis Camille Moreau est à son tour, victime de l’inattention fatale sur la ligne de chemin de fer.

 

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