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6 novembre 2021

F comme les Fragments de François Augeard

François Augeard est garde de nuit au chemin de fer. Sa tâche consiste à passer la nuit dans une guérite, au milieu des voies, et à en sortir avec sa lanterne pour signaler les trains. Il doit également longer la ligne pour la surveiller et s'assurer que tout est en ordre.

Né le 11 novembre 1826, à Blois, il est plâtrier lorsqu’il épouse, le 19 novembre 1847, Hélène Elisabeth Bourgueil, également native de Blois. Ils ont tous les deux vingt-et-un ans. Un seul enfant va naître du couple, en 1849, François Léon.

Le 19 janvier 1866, François Augeard, trente-huit ans, devenu garde de nuit au chemin de fer, au niveau des Grouëts (rappelez-vous la petite Berthe), est à son poste. Ce n'est pas très loin de son domicile, au lieu-dit l'hôtel Pasquier.

Blois-les grouêts-hôtel Pasquier

La guérite des gardes lignes est placée à six cents mètres du poteau 283. Il fait nuit noire en cette mi-janvier. François, armé de sa lanterne, sort de la guérite pour signaler le train poste n°18, venu de Bordeaux, à deux heures du matin.

Au même moment, le train facultatif 597 venant d’Orléans, se dirigeant sur Tours, en passant au niveau des guérites, heurte François, sans que le mécanicien, Flament, se rende compte du drame. François est projeté sous les roues du train n°18, venant de Tours, qu’il allait signaler et passe au même moment. Il est tué net (du moins il faut l’espérer) et son corps est lancé sur le rail de la voie descendante. Le chasse-pierres du train 18, ramasse le corps, le roule sur le cendrier et l’envoie sous les roues qui le broient littéralement, après lui avoir coupé les deux pieds et un bras.

Le mécanicien du train 18, Aucante, a bien senti une secousse, lorsque le train est passé sur le corps du pauvre François, mais sans en identifier la cause. Il arrête sa machine un kilomètre plus loin, pour l’examiner, mais ne note rien de particulier, ni aucune trace, dans la nuit. Il reprend la route et prévient, à la gare de Blois, qu’il y a peut-être eu un problème sur les rails.

Un chef d’équipe, envoyé sur place, après avoir suivi la voie sur trois km sans rien trouver, revient rendre compte de sa mission.

Vers trois heures du matin, Jacques Carreau, un autre garde de nuit, va, comme à son habitude, à la rencontre de François, au point de jonction de leurs parcours respectifs et fait la macabre découverte.

Il fait immédiatement arrêter le train 198 qui arrive, et, aidé du mécanicien, met le cadavre, ou ce qu’il en reste, hors de la voie. Il retourne à Blois et prévient M. Reveaux, le chef de section, qui se rend à son tour sur les lieux de l’accident, avec la machine de secours, accompagné de Camille Moreau, le commissaire. La nuit est noire et c’est à la lueur des lanternes qu’ils font les premières constatations.

Ils trouvent la place où François Augeard est tombé et la marque de la trainée faite par son corps sur le sable, ainsi que des fragments de sa chair sur le rail, du côté de l’entre voie. Ils ramènent ce qui reste de son corps à la gare où sa famille est venue le réclamer pour le faire enterrer

Ernest Bertrand, maréchal des logis chef de gendarmerie et François Stanislas Pensée, gendarme à cheval à la résidence de Blois, sont informés du décès accidentel de François Augeard, trente-huit ans, garde-ligne de nuit.

Arrivés sur les lieux, au lieu-dit le Coquet, sur la commune de Blois, ils trouvent Auguste Borqueuil, trente-quatre ans, chef d’équipe sur la ligne. Les constatations sont rapides.

Sa mort sera classée comme accidentelle et attribuée à son manque d’attention.

Sa femme, Hélène Elisabeth, va se placer comme domestique, chez Denis Gille, à Blois. Son fils, François Léon, qui se mariera cinq ans plus tard, va, à son tour, devenir employé des chemins de fer. Car malgré ce drame, c’est un bon emploi.

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