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14 décembre 2019

Les bourreaux de Blois : restrictions budgétaires

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L’année 1766 est une année particulière pour Joseph et sa famille. Le 25 avril 1766, il achète officiellement, à Marie Jeanne Herisson, la maison de la Bretonnerie, qu’il habite déjà et pour la somme de 1 600 livres.

Cette même année, les revenus de l’exécuteur sont remis en cause par la ville de Blois.

Son droit de havage, qu’il pouvait exercer à tout moment et sur toutes les sortes de denrées, est limité au vendredi, jour de marché pour les œufs, le beurre et les légumes, et au samedi, jour de marché, pour les grains, volaille et autres denrées.

Ces autres denrées sont d’ailleurs limitées à celles nécessaires à la consommation. Joseph ne peut plus l’exercer sur la paille, le foin, les carreaux, les briques, etc. Seuls les biens de subsistance sont permis au havage.

Et puisque la ville trouve que le bourreau gagne trop, elle va également rogner sur les indemnités liées au travail.

Joseph touche une indemnité pour le logement (qui voudrait loger le bourreau ?), et une double perception pour les jours d’exécution. Dorénavant, la ville ne lui paiera que les exécutions à mort (il n’y en a pas tant que cela).

Les autres exécutions, bien trop nombreuses, sont déjà payées par le receveur du domaine, comme l’indemnité logement, soit 1 200 livres, et il touche également des gages et salaires pour les exécutions et le havage dans les autres justices du bailliage, pour lesquels il effectue des exécutions.

Cela fait une sacré diminution des rentrées d’argent et de nourriture, pour Joseph.

Il ne faut pas oublier qu’il doit entretenir toute sa famille, étendue, ses aides et leurs familles. Ni les uns, ni les autres, ne peuvent exercer un autre métier, pour subvenir à leurs besoins.

Ils dépendent tous de l’exécuteur en titre pour vivre. Ni les uns, ni les autres, ne peuvent bénéficier, non plus, de l’aide aux démunis, de l’hospice, ni des écoles pour les enfants. Tout doit être payé par Joseph.

Cela impose une solidarité élargie pour les exécuteurs, leurs familles, leurs aides, les familles de leurs aides.

Les revenus des exécuteurs commencent à baisser. La suite n’ira pas en s’améliorant.

Certains ont essayé de s’en affranchir. Un honnête artisan ayant épousé la fille d’un bourreau, du renoncer à son métier et demander une charge d’exécuteur, plus personne ne voulant le faire travailler.

Tout le monde veut que justice soit faite, mais personne ne veut en assumer la charge ni les conséquences. Et tout le monde reproche au bourreau son métier qu’il fait sur ordre de la justice. Pas très logique tout cela.

Le bourreau en devient un très efficace croquemitaine doublé d’un bouc émissaire. La justice, en toute hypocrisie, se décharge ainsi sur lui, de la haine de la population.

 

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