Les bourreaux de Blois : les Elisabeth

S’il n’y a plus de Robert mâle pour reprendre la charge de bourreau, celle-ci va néanmoins perdurer dans la famille en passant par les femmes, les Elisabeth.

Nicolas Henault est le premier gendre à prendre la succession des Robert. Baptisé le 13 avril 1642, à Châteaudun, il est fils de Louis Esnault et Jeanne Coignet. Son père est noté cardeur de laine et serger. On est loin des bourreaux. Pourtant, il y a des liens étroits entre la famille Henault et la famille Robert. Bien avant que Nicolas épouse Elisabeth et entre dans la dynastie, son frère, Claude, et sa sœur, Françoise, mariés en 1663 à Blois, paroisse Saint Nicolas, ont eu comme témoins de mariage, Jehan et Louis Robert.

A la mort du dernier Robert titulaire de la charge, Nicolas devient l’exécuteur de Blois. A cette époque, le lieu d’exécution a changé de place. Il a quitté la place du marché aux porcs pour le bourg-neuf. Mais, une fois le condamné décédé, il est toujours emmené pour être exposé, à la Bouillie.

Nicolas et sa femme, Elisabeth, vont avoir au moins cinq enfants : quatre filles et un garçon. La fille aînée porte le prénom de sa mère, Elisabeth.

Au décès de Nicolas, le 14 juin 1698, c’est son gendre, Jean Berger, qui prend sa succession.

Jean Berger est issu des Berger, bourreaux de Chinon. Jean épouse Elisabeth Henault (Esnault) le 28 novembre 1685, à Blois, Saint Nicolas. Ils vont avoir quatre enfants, dont la dernière, est prénommée Elisabeth. Jean décède l’année suivante, à l’âge de vingt-neuf ans. Ses fils sont trop jeunes pour prendre sa suite.

Qui exerce alors la charge ? Rien ne l’indique dans les actes consultés, mais, lorsque Elisabeth se marie, en 1718, elle épouse Jean Delarousse, de la famille des bourreaux de Bourges, qui devient bourreau de Blois. Entre les deux ? Les frères d’Elisabeth ont vécu à Blois, où sont nés leurs enfants, avant de partir exercer la charge de bourreau, Jean à Montargis et Nicolas à Melun. Peut-être leur oncle, Nicolas Henault, dont je ne trouve pas trace (ni décès, ni mariage), a-t-il fait le lien entre son beau-frère et ses neveux.

Le fait est que, bien qu’il y ait des fils, la charge continue par les filles, par les Elisabeth. Les fils et les autres gendres, eux, partent exercer leur charge ailleurs.

Nous sommes arrivés à Elisabeth Berger. Son jeune époux décède, trois ans après leur mariage, sans descendance. Elisabeth se remarie. Elle épouse François Trémon, des bourreaux de Vendôme, qui devient exécuteur à Blois.

Est-ce lié à la fonction ? Le clergé est-il moins regardant ? Les noces sont expédiées après les funérailles. Jean Delarousse est inhumé le 29 juillet 1721, le remariage a lieu le 30 septembre.

Il sera sans enfant. Elisabeth décède quatre ans plus tard.

Est-ce la fin de la dynastie crée par les Robert ? Est-ce la fin des Elisabeth ?

Vous le saurez demain, peut-être.