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Le blog d'une généalogiste
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26 août 2018

Merci

fourmi

Avez-vous déjà vu une fourmi traçant sur le sol une route droite et déterminée ?

Elle porte sur son dos, un fardeau sans grand intérêt pour qui la regarde. Elle va droit vers l’objectif, contourne les obstacles sans dévier de sa route, sauf si vous l’écrasez (sans le faire exprès bien sûr). Est-ce fini ? Non, une autre fourmi prend sa place et continue la route avec ce même fardeau, ou un autre similaire.

Quel intérêt peut avoir ce petit bout de feuille, cette miette de pain, ce petit grain de sable ? Aucun à priori, jusqu’à ce que l’on tombe sur la fourmilière.

Une fourmi et son fardeau sont ce qu’est une goutte d’eau à l’océan. Une armée de fourmis, chacune chargée de ces petites choses inutiles, construit une cité, un rempart.

Rapporté à l’homme, c’est comme si chacun d’entre nous se promenait avec une brique dans la main. Seul, cela n’a pas d’intérêt, mais une armée d’homme portant chacun une brique, construit des cités, des monuments, des routes, des ponts…. Un avenir pour d’autres.

Bien sûr, nous ne nous faisons pas écraser par un géant maladroit. Nous nous contentons d’arrêter de porter, d’apporter notre brique. Parce que sommes fatigués de le faire, parce que nous avons trouvé autre chose à faire, parce que nous sommes morts, tout simplement.

Mais cette petite brique, ou tout simplement les quelques briques que nous avons apportées à l’édifice, rejoint les millions de briques des autres humains et prennent alors une valeur particulière. Surtout pour celui qui en a besoin, de cette brique.

Quel rapport avec la généalogie ? Vous ne voyez pas ?

Nous sommes tous des fourmis qui portons sur notre dos, non pas des miettes de pain, mais des miettes d’histoire. Chaque généalogiste qui met en ligne, d’une manière gratuite ou payante, les données qu’il a collectées, est une fourmi qui apporte sa miette de pain à la fourmilière qu’est le monde généalogique internet.

C’est vrai, certaines briques sont de mauvaises briques. Mais il appartient à tout bâtisseur, de vérifier l’état des matériaux qu’il utilise.

Les erreurs sur nos arbres ne sont pas dues aux « mauvais » généalogistes qui ont mis de mauvaises données en ligne, mais à nous, qui n’avons pas fait les vérifications nécessaires.

Les fourmis généalogiques s’appellent archives en ligne, bénévoles, associations, particuliers, généanet, filae, geneabank, bigenet, Gallica, Retronews … et tous les autres. Grâce à eux, tout est possible.

Les distances géographiques disparaissent, et nous devenons les maîtres du temps. Là où, il n’y a encore qu’une dizaine d’années, nous passions des heures sur peu de choses, aujourd’hui, nous passons toujours des heures, mais sur un monde plus vaste.

Tous les chercheurs sont concernés par cette fourmilière en perpétuelle croissance.

Le simple généalogiste qui retrace l’histoire de sa famille : il n’a plus besoin d’attendre les vacances pour découvrir ses racines.

Le professionnel qui œuvre pour une clientèle toujours plus exigeante : il va plus vite et, ainsi, peut aller plus loin dans les recherches, approfondir les sujets qu’autrefois il ne pouvait que survoler, étant limité par le temps.

L’historien spécialiste d’un sujet parfois aride : ce sont des milliers, voire des millions de petites mains qui explorent pour lui des centaines de dépôt d’archives.

Là où, autrefois, une vie entière était nécessaire, aujourd’hui, quelques clics suffisent.

Avec toujours cette obligation du bâtisseur : vérifier la qualité du matériau ainsi collecté.

Que ce soit pour ma généalogie, de celle de mes clients, des articles du blog ou des livres que j’écris, je fréquente assidument la fourmilière généalogique.

Je surf sur la toile de site en site, à la recherche du renseignement nécessaire à la rédaction d’un article, au complément d’une fiche familiale, ou tout simplement de la clé qui débloquera une porte généalogique.

Hier, pour un ouvrage à paraître sur la première guerre mondiale, je suis partie d’un couple et de ses huit enfants. L’aînée rebelle ne se laissait pas trouver. De Filae à Geneanet, des archives en ligne à grand mémorial, je suis passée du Loir-et-Cher au Maine-et-Loire. Sans la fourmilière, je n’aurais jamais été chercher les réponses aussi loin. Peut-être, avec de la chance, j’aurai obtenu les mêmes réponses en recherchant dans les archives papiers. Si la mort des parents avait donné lieu à une déclaration de succession par exemple. Je dis de la chance car ils n’étaient que journaliers donc, pas de DS. Imaginez le temps à passer pour trouver l’endroit où était parti vivre cette aînée rebelle : Faire toutes les tables décennales de toutes les communes du Loir-et-Cher, puis de l’Indre-et-Loire et enfin du Maine-et-Loire (et peut-être, si j’avais pris un mauvais chemin, toutes les communes de la Sarthe), puisque je partais du Vendômois. Et imaginez, si elle était partie domestique à Paris !!! Une vie n’y aurait probablement pas suffi.

Il m’a fallu moins d’une heure, grâce à la fourmilière, vérification faite de la solidité de l’information.

Et je suis passé à la recherche suivante.

J’ai réalisé que je travaillais toujours ainsi : je surf de site en site à la recherche de l’info cachée qui me permet d’avances, et je trouve cela normal.

Dans un monde où tout est facile, on en oublie que derrière cette facilité, se cachent des millions de fourmis.

Impossible de remercier chaque fourmi indépendamment l’une de l’autre. Je ne sais pas laquelle a initié la brique qui m’a fait avancer. Je pourrais envoyer un petit mail de remerciement au site concerné, à chaque découverte : j’y passerais mes journées.

Après tout, pour les sites payants, j’ai payé ma cotisation, et pour les gratuits, ceux qui mettent leur généalogie en ligne savent à quoi s’attendre, question remerciement (j’en fais partie, ayant apporté quelques briques à la fourmilière).

Mais, se rappeler, de temps en temps, que ce qui est facile aujourd’hui, a demandé des heures et des heures, des jours, des semaines, des mois de travail à d’autres, est un bon moyen garder les pieds sur terre et de relativiser nos recherches.

Alors aujourd’hui, je profite de cet article de blog, pour dire MERCI. Merci à tous ceux qui, quelque soit leur raison, ont dépouillé des archives et mis le résultat de leurs recherches en ligne.

MERCI

Et surtout, n’arrêtez pas. La fourmilière n’a pas encore atteint sa taille adulte.

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