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27 novembre 2020

27 Novembre 1870 - l'armée du Nord affronte l'ennemi à Villers-Bretonneux

A Paris, les décès de la semaine sont de 1927 dont 386 par la variole. Les portes de la ville sont fermées le jour.

Les forts du Sud font feu sur les points où l’on sait l’ennemi. Pendant la nuit, une sortie est faite dans la direction de Choisy-le-Roi.

Dans le Nord, trois brigades françaises sont en position pour défendre Amiens. La 1ère est à Amiens, la 2nd est à Boves-sur-l ’Avre et Camon, sur la Somme, la 3e est à Corbie, Villers-Bretonneux, Cachy et Gentelles. Enfin, la ville d’Amiens est couverte du côté Sud par une longue ligne de tranchées, offrant des réduits pour les canons, douze pièces au total. Un premier combat a eu lieu le 24, à Mézières, puis un second, le 26, à Gentelles.

Vu les forces en présence, les hommes s’attendent à une attaque générale prussienne le 27. Les troupes sont rassemblées à Villers-Bretonneux.

Villers-Bretonneux

Les soldats, mobiles, mobilisés, soldats de ligne et d’infanterie de marine, encombrent les rues et les maisons. Ils mangent, boivent. Les rues sont jonchées de sacs et de fusils. Et les prussiens sont signalés par les grand’gardes. C’est la surprise et le désordre et les officiers doivent donner de la voix pour rétablir le calme et distribuer les ordres.

Le bataillon du 20e chasseurs est envoyé en avant du village. Il se déploie devant la ligne du chemin de fer d’Amiens à Paris. A cet endroit, la voie est très encaissée et ne peut être traversée que sur deux ponts. En avant du pont de gauche, des tas énormes de sable ont été amassés par l’infanterie de marine qui a creusé une tranchée-abri. La 1ère compagnie de Négrier s’y installe. La droite du bataillon s’étend jusqu’au 2e pont. Devant eux, une plaine unie, sans obstacle pour s’abriter, bordée, à deux km par une série de petits bois. L’artillerie prussienne est là. Elle leur tire dessus depuis la lisière, mais sans effet. Alors l’ennemi lance son infanterie, en tournant pas la gauche des chasseurs. Les prussiens réussissent à déloger la 1ère compagnie et une section d’infanterie de marine, des amas de sable, mais les chasseurs les y attaquent à la baïonnette.

A ce moment, le combat est général. Le reste de la division s’est réorganisée et entre en ligne, par la droite des chasseurs. L’artillerie, accourue au galop depuis Corbie, répond à l’artillerie prussienne.

Les français gagnent du terrain, mais, vers quatre heures, l’armée semble se désorganiser. Les officiers sont tombés : le commandant des chasseurs, les capitaines de Négrier, de Canisy, Thomas, les lieutenants Aymes, Cavaignac et Coquelet. Les chasseurs combattent dans la plaine, autour des officiers encore debout. La victoire semble quand même acquise, jusqu’à ce que, vers cinq heures, les soldats voient leur artillerie atteler les canons et repartir au grand trot sur la route d’Amiens : ils n’ont plus rien à envoyer sur l’ennemi. Plus de poudre, plus d’obus.

Les soldats eux-mêmes commencent à manquer de cartouche, alors, ne recevant plus d’ordre, le 20e chasseur décide de suivre l’artillerie.

Le bataillon couvrant un front immense, se forme en deux groupes pour la retraite. L’un escorte l’artillerie jusqu’à Corbie. Arrivés là, les hommes doivent faire une pause. Ils sont épuisés. Partis la veille au matin d’Amiens, ils ont marché toute la journée sous une pluie battante, sur un terrain argileux et glissant, se sont couchés le 26 sans manger, ont à peine eu le temps de prendre un café le 27, ont maché toute la matinée et combattu tout l’après-midi. Il faudra réquisitionner des voitures pour les ramener à Amiens. Le bataillon a perdu plus de trois cents hommes tués ou blessés, plus d’une centaine ont été faits prisonniers. Des 800 chasseurs du matin, il n’en reste plus que 300. Et là, nous ne parlons que du 20e chasseurs.

Les pertes françaises s’élèvent à 2 152 hommes hors de combat dont 266 tués. Cinquante officiers sont hors de combat, dont quatorze tués sur le champ de bataille ou morts de leurs blessures.

Pierre Auguste Denoullet, vingt-neuf ans, natif de Lille, soldat au 65e de ligne doit être amputé de la cuisse, après avoir eu la cuisse droite et le genou fracturés par un coup de feu. Emile Fourneau, garde mobile du Nord, est amputé de la jambe gauche, fracturée par un coup de feu. Stanislas Giat, vingt-huit ans, natif de Provins, soldat au 21e d’artillerie, est amputé de l’avant-bras gauche, fracturé par un éclat d’obus. Philidor Adonice Jourdain, vingt-cinq ans, natif de Momignies, en Belgique, garde mobile du Nord, est amputé de la jambe gauche, fracturée par un coup de feu. Marie François Colin, soldat au 1er régiment de chasseurs à pied est blessé par un coup de feu et un coup de sabre à la poitrine et de la joue à l’apophyse mastoïde gauche.

La Fère capitule. 2 000 hommes sont faits prisonniers et 70 canons sont pris par l’ennemi.

Armée des Vosges, après le cafouillage de la nuit précédente, à Dijon, les troupes de Garibaldi se sont repliées sur Lantenay. Dès le matin du 27, les prussiens sont de retour et attaquent. Après une résistance de quelques heures, le général Garibaldi donne l’ordre de retraite. Elle est soutenue par le 2e bataillon des Alpes-Maritimes. Au 42e régiment de gardes mobiles de l’Aveyron, le lieutenant GT Jalabert et le sous-lieutenant JSL Villa sont blessés. Jean Louis Chaudières, garde mobile a le pied droit fracturé par un coup de feu. Jean Cambournac, garde mobile a le radius droit fracturé par un coup de feu. Dans les corps francs, les capitaines L Chatet et Cottet des francs-tireurs de Constantine sont blessés. Le chef de bataillon Chapeau de la guérilla marseillaise est tué et le capitane E Gandoulf est blessé. Au bataillon de l’Egalité, le chef de bataillon L Raimond Defaisse est blessé à l’aine par un coup de feu.

A Belfort, les canons tirent toujours, mais aucun mouvement ennemi n’est signalé.

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