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27 octobre 2020

27 octobre 1870 - Aux portes de Dijon, les mobiles à l'épreuve du feu

A Paris, le Mont-Valérien et la Batterie Mortemart tirent sur Brimborion et l’orangerie de Saint-Cloud.

Les forts de Vanves et d'Issy tirent sur les prussiens qui sont à la Tour des Anglais et au moulin de Châtillon.

A l’Est, le gros de l’armée prussienne quitte Seveux en emmenant six hommes de la commune jusqu’à Gray, ayant pris part à la défense de leur commune.

A Metz, la convention militaire de capitulation est signée par les généraux Jarras et Stiehle. Les conditions sont la reddition de la place, des forts et de tout le matériel de guerre, y compris les drapeaux. L’armée, prisonnière, sera emmenée en captivité en Allemagne.

A Verdun, l’annonce de l’arrivée d’un immense convoi de munitions et de canons affole la population, qui y voit le présage d’un bombardement imminent. Avec le soutien du préfet, ils souhaitent envoyer cinq cents volontaires pour s’emparer ou détruire ce matériel de guerre. Le général commandant la place leur donnera sa réponse le lendemain.

A Neuf-Brisach, le commandement allemand change de main et passe sous les ordres du général de Schmeling. A partir de là, le blocus se resserre.

A l’Est, sur le plateau de Langres, le gros de l’armée prussienne quitte Seveux, laissant seulement un détachement. L’objectif est Dijon et des reconnaissances sont envoyées pour tester les forces françaises présentes. Une colonne s’avance sur Essertenne, une autre sur Fontaine-Française, par Autrey. Quelques troupes vont du côté de Pesmes.

La première colonne rencontre les hommes du colonel Lavalle, docteur dans le civil. Ce sont des francs-tireurs du Rhône, de la Loire et du Var, des mobiles de l’Yonne, de l’Isère, de la Drôme, de la Haute-Garonne et trois bataillons mobilisés de la Côte-d’Or qui n’ont encore jamais été au combat.

A six heures du matin, dès l’annonce de l’arrivée des prussiens sur la rive gauche, par la route de Pesmes, le colonel fait sauter le pont de Pontailler et envoi par dépêche, une demande d’aide à Cambriels et Garibaldi. Il réclame de l’artillerie. La réponse est non, impossible matériellement d’expédier des batteries. Vers huit heures, le 1er bataillon des volontaires de la Côte-d’Or et la compagnie de Coëttodon (francs-tireurs de la Côte-d’Or) arrivent à Essertenne. Une reconnaissance de cinquante mobiles de l’Isère, sous les ordres du lieutenant Thermoz, est envoyée sur la route de Gray. Le 3e bataillon des mobiles de l’Isère occupe le village et la forêt, le reste est en arrière.

Vers neuf heures, le capitaine Coëttodon et quelques hommes, partis en éclaireur, sont attaqués par les prussiens. Au même moment, le lieutenant Thermoz et ses hommes sont attaqués près de Mantoche. Ils réussissent à rejoindre Essertenne en passant par les champs, laissant derrière eux une quinzaine d’hommes, tués ou blessés. Très vite, l’infanterie allemande attaque Essertenne. Les lieutenant Kleber et Sérézin, ainsi que plusieurs mobiles de l’Isère, tombent sous les balles. Les mobiles, affolés, peu entraînés (c’est leur premier combat, ils se rattraperont plus tard), s’enfuient en abandonnant tout derrière eux, leurs armes, leurs effets, leurs bagages.

La cavalerie ennemie tente de couper, par la gauche, la retraite sur Talmay mais se retrouve face à la résistance de quelques compagnies de l’Isère, de la compagnie Coëttodon et de volontaires qui utilisent les reliefs du terrain pour s’embusquer. La retraite des français sur Talmay peut se poursuivre et les troupes d’Essertenne y arrivent vers midi, dans le désordre, pour se diriger sur Maxilly.

27octobre

Le 1er bataillon des mobilisés de la Côte-d’Or est en arrière, à Talmay. En voyant la déroute des troupes d’Essertenne, leur chef, le commandant Bertrand, au lieu de les suivre, décide de marcher sur Mirebeau. Il quitte Talmay à une heure, vite remplacé par les prussiens qui occupent le village. Malheureusement, c’est un mauvais choix. La traversée des champs détrempés, étire sa colonne sur plus d’un kilomètre. Les hommes marchent dans des champs fraichement labourés, détrempés par une pluie incessante. Les allemands sont derrière eux et sur leur droite. A leur gauche se trouve la Vingeanne, grossie par les pluies. Et devant eux, à Jancigny, les allemands sont déjà là. Ils apparaissent alors que les français sont à deux cents mètres du village. Aux ordres de leur commandant, certains hommes se jettent au sol et ripostent, pendant que les autres s’enfuient sur Talmay où ils sont capturés. Mais la résistance est impossible. La retraite se fait en désordre. Une partie passent par la Vingeanne, où plusieurs se noient, les autres retournent sur Talmay. Au total, quatre cents soldats français sont capturés et envoyés à Gray.

Dans la soirée, le lieutenant-colonel d’état-major Bousquet parvient à rallier la petite armée à Maxilly et en forme quatre lignes de tirailleurs pour retourner sur Talmay. Les allemands l’ont quitté, n’y laissant que deux cent soixante soldats. Talmay est repris. A six heures et demie, les troupes rentrent à Pontailler, en laissant des avant-postes à Talmay et Maxilly.

A la nuit tombée, une dépêche du colonel Deflandre apprend sa retraite sur Dijon au colonel Lavalle. Il décide donc de retirer toutes ses troupes de Pontailler sur Auxonne, Dôle, Saint-Jean-de-Losne et Dijon. La retraite se fait dans le noir, sous la pluie qui n’a cessé de tomber.

Il s’agissait là, de la première colonne prussienne.

La deuxième colonne, pour sa part, rencontre les troupes du colonel Deflandre à Saint-Seine. Le 4e bataillon de la Loire, sous les ordres du commandant Kaps, cantonnées à Bèze, reçoit l’ordre de reconnaître le terrain vers Saint-Seine et Pouilly-sur-Vingeanne. Les hommes partent dans la nuit, et, arrivés à Fontaine-Française, se scindent en deux groupes. Une partie se dirige sur Pouilly, l’autre sur Saint-Seine.

27octobre-2

C’est en vue du village d’Auvet que le commandant Kaps rencontre la seconde colonne prussienne. Une fusillade s’engage, qui dure une demi-heure, avant que les français ne se retirent sur Mornay. Le deuxième groupe, dirigé par le capitaine de Franqueville, se heurte, à Saint-Seine, à un millier de fantassins allemands, de la cavalerie et des canons. Pendant deux heures, les français résistent, au pris de vingt morts et autant de blessés, dont le lieutenant Aigg. Le capitaine de Franqueville, grièvement blessé, tombe aux mains des prussiens. Trois mobiles qui se réfugient dans une tour du château de Saint-Seine, sont capturés et fusillés.

Le capitaine Feschotte qui a repris le commandement, après la capture du capitaine Franqueville, dirige ses hommes vers les bois qui se trouvent en arrière de Pouilly et prend la direction de Bèze, en suivant la lisière de la forêt de Velours. Il y arrive à dix heures du soir.

Cette journée a coûté au 4e bataillon de la Loire, six tués, dix-neuf blessés et quarante prisonniers dont le capitaine de Franqueville et l’aide-major Chandelux.

  • Pierre Massard, mobile de la Loire, a reçu une balle qui a pénétré le scrotum et la fesse gauche qui va lui atrophier le testicule gauche et gêner les mouvements de sa jambe.
  • Pierre David, mobile de la Côte-d’Or a reçu une balle dans la jambe gauche, à Jancigny.
  • Jean Charles Sergent, mobile de la Côte-d’Or, reçoit une balle dans la fesse gauche, qui lui laissera des séquelles au niveau de la mobilité de sa jambe.

Pour les mobiles français, c’était leur premier combat. Pour ceux qui n’ont été ni tués, ni blessés ni fait prisonniers, ce ne sera pas le dernier.

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