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13 novembre 2019

Faits divers du Loir-et-Cher : K comme 70 kilos de miel blanc

Vendôme

La lettre K des faits divers du Loir-et-Cher nous ramène à Vendôme, dans le faubourg Saint-Bienheuré

Jean Pierre Béquignon est natif du Mée, en Eure-et-Loir. Le 12 juin 1866, il est épicier à Vendôme, lorsqu’il épouse Marie Zélie Joséphine Lenain, à Crucheray. Il a vingt-deux ans, elle en a dix-neuf. Le mariage dure moins de cinq ans. La jeune femme décède, le 5 février 1871, à l’âge de vingt-quatre ans, trois jours après avoir accouché d’un petit garçon mort-né.

Jean Pierre reste seul avec sa petite fille, Marie Jeanne Gabrielle, deux ans. Il se remarie un an après, à Courtalin, le 15 avril 1872, avec Marie Louise Adrienne Delisle. Ils ont tous les deux vingt-huit ans.

L’année 1873 sera une très mauvaise année pour Jean Pierre.

Le couple vit place d’Arme, à Vendôme. C’est là que Marie Louise accouche d’un petit garçon mort-né, le 24 février 1873. C’est le troisième fils de Jean Pierre, qui décède à peine né.

Vendome-caves

Heureusement, il y a le travail. Il tient une épicerie florissante. La boutique est exiguë, alors il entrepose des marchandises dans une cave, située dans le faubourg Saint-Bienheuré.

Le 30 septembre 1873, Jean Pierre envoie son commis, Constant Legout, vingt-huit ans, chercher de l’essence dans sa cave. Pour s’éclairer, celui-ci allume une chandelle qu’il tient à la main. Était-elle mal fixée à son support, toujours est-il que la chandelle tombe …. Dans un vase contenant du pétrole, qui explose au contact de la flamme. Constant réussit par miracle à sortir de la cave avant d’être asphyxié, mais le feu se propage aux marchandises entreposées.

Lorsque le brigadier François Moussard et Charles Henri Blanvillain, gendarmes à la résidence de Vendôme, arrivent sur les lieux, une foule de voisins est déjà au travail pour combattre l’incendie. Ils ont formé une chaîne qui puise l’eau du Loir pour la jeter sur le feu.

Mais ce fernier a déjà pris de grandes proportions et plus ils jettent de l’eau, plus le feu grandit. Normal, vu le contenu de la cave : essence, huile, etc.

Rien ne peut être sauvé, des marchandises entreposées là. Les dégâts causés sont importants. Jean Pierre Béquignon a perdu, dans l’aventure,

  • Un tonneau de gruyère à 140 francs,
  • huit caisses de savon à 900 francs,
  • cinq mille kilos de sel à 640 francs,
  • deux cent kilos de cristaux à 48 francs,
  • bourille d’acide sulfurique à 25 francs,
  • huile à graisser à 20 francs,
  • un tonneau de blanc à 10 francs,
  • une barrique de sablon à 17 francs,
  • cent quatre vingt litres d’essence minérale à 130 francs,
  • cent cinquante litres d’huile de pétrole à 103 francs,
  • cent cinquante bouteilles vides à 30 francs,
  • trois cent cinquante litres de vinaigre à 91 francs,
  • deux cent quatre vingt litres d’armagnac à 252 francs,
  • un fût d’huile d’olive à 190 francs,
  • un fût d’huile pied de bœuf à 75 francs,
  • vingt fûts de hareng à 300 francs,
  • bourille d’essence de térébenthine à 54 francs,
  • trois kilos de cristaux à 72 francs,
  • deux tambours savons bronze à 112 francs,
  • soixante dix kilos de miel blanc à 119 francs,
  • cent cinquante kilo de graisse à voiture à 54 francs,
  • savon et blanc à 70 francs,
  • un fut d’huile à graisser à 80 francs,
  • un fut d’huile blanche à 178 francs,
  • plusieurs tonneaux de divers sortes à 35 francs, et
  • des chandelles à 33 francs

 

Soit un total de 3758 francs de marchandises perdues. Jean Pierre avait bien pris une assurance, mais uniquement pour 1500 francs. Il n’imaginait certainement la disparition de son stock de cette manière.

Heureusement, la cave est creusée dans le roc, et les habitations voisines n’ont rien eu à craindre de l’incendie. Jean Pierre est la seule victime, une victime financière.

Ce ne sera pas la fin des malheurs de Jean Pierre. Sa femme met au monde un petit garçon, en 1874, qui décède l’année suivante. Elle le suit dans la tombe en 1876. A trente-et-un ans, Jean Pierre est de nouveau veuf.

La sœur de Jean Pierre, Elise, va venir vivre avec lui, pour élever sa fille. Il restera veuf pendant huit ans avant de convoler de nouveau, avec Blanche Clément, une jeune veuve. Cette fois, l’enfant qui naîtra du couple, un garçon, André Joseph, va vivre. La chance semble enfin avoir tourné.

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