Calendrier de l'Avent - jour 24 et les Mille baisers de Maurice
Pour ce dernier jour du calendrier de l’Avent, je vais piocher dans le colis surprise reçu il y a quelques jours. Il s’y trouve une carte postale datant de la première guerre mondiale, du 24 décembre 1914, cela tombe bien.
Maurice Goupy, du 147e régiment d’infanterie, 28e compagnie, écrit à sa tante, Héloïse Goupy, veuve de Franois Elisée Gentil, depuis 1902.
Sa tante lui a fait parvenir, par sa mère, de l’argent, et il la remercie pour cela, de mille baisers.
La carte porte le tampon du dépôt de prisonniers de guerre de Saint-Nazaire, et représente une vue de Pornic.
A chaque fois que je lis une carte d’un soldat de cette époque, ma première question est : a-t-il survécu à cette s… de guerre ? Le seul Maurice Goupy des Morts pour la France est décédé avant l’écriture de la carte !! Ouf !!!
Grâce à sa tante, j’ai une piste familiale, mais Grand Mémorial reste ma première démarche. Sept Maurice Goupy y sont recensés, un seul est au 147e régiment d’infanterie pendant la guerre. Il s’agit de Maurice Goupy, né le 19 novembre 1886 à Paris, 20e arrondissement, papetier relieur dans le civil.
Il est le fils naturel de Marie Goupy. Grâce à sa tante, sa filiation est assurée. Il est donc petit-fils de Denis Désiré Celestin Goupy et de Adélaïde Victoire Ponce. Sa mère attendra le 8 novembre 1906 pour le reconnaître, probablement au moment de son inscription sur la liste communale de sa classe. C’est souvent là que les mères réalisent qu’elles n’ont pas fait la démarche légale, après la naissance de leur fils. Pour les filles, c’est souvent lorsqu’elles vont se marier.
Mais revenons à la guerre. Visiblement, Maurice est de faible constitution, ce qui lui a valu des réformes temporaires pendant son service militaire.
Pendant la guerre, il est au 147e régiment d’infanterie, mais à l’arrière, au dépôt des prisonniers. Le 21 octobre 1915, il est classé services auxiliaires pour « faiblesse générale », et de nouveau le 12 février 1916, puis il passe, le 8 juin 1917, au 42e régiment d’infanterie. Il est envoyé en congé illimité, le 26 mars 1919.
Maurice se mariera après la guerre, le 5 février 1921, à Paris, avec Jeanne Rivet. Il décèdera quarante-sept ans plus tard, le 15 mars 1968, à Paris, 13e, à l’âge de quatre-vingt-deux ans, bien loin de cette salle guerre.
Enfin une histoire qui se termine bien.
Je vous souhaite de passer un Joyeux Noël, auprès de vos proches. Et si le sort veut que vous soyez seul, alors je vous envoie les Mille baisers de Maurice.