Juste un acte - les triplés de Bonneville
La paroisse de Bonneville est située au coeur de la Sologne, dans ce qui est aujourd'hui, le Loir-et-Cher. Ce découpage administratif est bien loin de la pensée de Magdelaine Gervaise, en ce 10 mars 1770.
Magdeleine est âgée de trente-six ans, mariée depuis huit ans et elle a déjà mis au monde trois enfants, le 19 septembre 1763, Magdeleine, le 2 avril 1767, Louis et le 23 février 1769, Jean.
Le 10 mars 1770, elle est enceinte. Cela fait à peine un an qu'elle a mis au monde Jean et elle ressent déjà les douleurs de l'enfantement.
Elle n'a pas le temps de rentrer chez elle, un enfant "échappe de son sein" et tombe sur le fumier. Évidemment, Magdeleine le ramasse. La sage-femme est appelée et l'aide à mettre au monde deux autres enfants.
Magdeleine vient d'avoir des triplets, un garçon et deux filles qui sont baptisés en péril de mort, par la sage-femme, Marie Mardoun.
Contrairement aux Triplets de Saint-Cyr, il n'y aura pas de parrain et de marraine pour ces petits anges. Le curé se contente de relater les faits mais il ne procède pas au baptême.
Par contre, le lendemain, il les enterre au cimetière de la paroisse. Pas de parrain ni de marraine, pas de prénom non plus.
Quatorze mois plus tard, Magdeleine mettra au monde un garçon, Jean. Cela lui sera fatal, car elle décèdera cinq jours plus tard, le 8 mai, suivie, le 13, par le petit garçon.