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19 novembre 2021

Q comme les Quarante-huit voitures du train 501

Le 4 juillet 1868, à l’arrivée du train de marchandise n°501 venant d’Orléans, en gare de Blois, à onze heures neuf minutes, on s’aperçoit que conducteur-chef du train, Joseph Jean Baptiste Driard, n’est pas dans sa guérite.

Il était là au départ, il n’est plus là à l’arrivée. Mais où est-il passé ?

Il est probablement tombé pendant le trajet, entre Ménars et Blois.

Le commissaire de surveillance administrative du chemin de fer d’Orléans, Louis Camille Moreau, également officier de police judiciaire (décédé à la lettre I), est immédiatement prévenu et se rend à la gare.

La locomotive de réserve et un wagon sont préparés et, à onze heures quarante, Louis Camille Moreau, Revaux, le chef de section et plusieurs hommes refont le trajet en sens inverse.

A 11h50, ils arrivent au poteau 173 700, vis-à-vis du chemin de Saint-de-Denis-sur-Loire, et de la maisonnette 135. Là, sur la banquette gauche, ils trouvent le corps sans vie Joseph Jean Baptiste Driard, le conducteur-chef.

Ils trouvent plutôt des morceaux du corps de Joseph. Il a été littéralement broyé.

Saint-Denis-sur-Loire

Les premières constatations et l’état du corps font supposer qu’il a dû tomber de la guérite où il était placé, faisant fonction de serre-frein.

Tombé sur la barre d’attelage, puis sur les chaînes, il a été projeté sous les roues du train et les quarante-huit voitures, dont le train est composé, lui sont passées dessus, expliquant l’état du cadavre.

Il a été broyé et coupé au niveau de la poitrine, la tête, coupée du menton à la nuque, le bras droit coupé à l’épaule, le gauche entre le coude et la main qui est restée sur la voie.

Ni le mécanicien, ni le chauffeur, qui lui tournaient le dos, ne se sont rendu compte de ce qui arrivait. Le serre-frein de queue, Cavier, a bien vu, en passant devant le poteau 174, un objet noir sur la voie sans pouvoir l’identifier. Il a d’ailleurs rendu compte à la première équipe rencontrée d’aller vérifier.

Le pauvre corps en miette de Driard est placé sur une civière et chargé dans le fourgon. Le train de réserve doit aller jusqu’à Menars pour être aiguillé et rentrer à Blois.

Joseph appartient au dépôt d’Orléans. Né à Beaumont-du-Gâtinais, en Seine-et-Marne, le 18 novembre 1832, il n’est âgé que de trente-six ans, marié depuis treize ans à Rose Blanchard.

Sa femme, Rose Blanchard, prévenue, réclame son corps qui, le jour-même, est mis en bière et envoyé, par le train 26, à 6h54 du soir.

Son décès est déclaré à la mairie de Saint-Denis-sur-Loire, comme étant arrivé à 10h30 du matin. Il laisse une veuve et deux petites filles, de onze et neuf ans.

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