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Le blog d'une généalogiste
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2 novembre 2021

B comme la petite Berthe et le train 224

Le 8 janvier 1866, à Ingré, dans le Loiret, Alfred Narcisse Sadorge, vingt-six ans, menuisier, épouse Sophie Aurélie Clémentine Lorjou, vingt-et-un ans. Il est natif de la commune. Elle est native de Saint-Jean-le-Blanc.

Il était temps de les marier ces deux-là. Le 27 juin, Sophie met au monde deux petites filles, Ursule Augustine Albertine et Marie Adélaïde Mathilde. Le jeune couple quitte Ingré pour s’installer à Orléans, au 60 faubourg Madeleine. Alfred est toujours menuisier. Le 27 mai 1869, Sophie met une monde une petite fille, Berthe Camille.

Le couple va ensuite radicalement changer de vie. Alfred Narcisse et Sophie entrent au service des chemins de fer, Alfred comme employé et Sophie comme garde-barrière.

Ils partent s’installer à Limeray, en Indre-et-Loire, où nait un petit garçon, Léon Alfred, le7 juin 1871.

La petite famille ne reste pas longtemps à Limeray. Elle part s’installer à Blois, dans le Loir-et-Cher, aux Grouëts.

Blois-Les Grouëts

Le 29 juin 1872, Sophie est au travail, à la borne 142, et s’apprête à signaler l’arrivée d’un train venant de Tours, le 224.

La petite Berthe, trois ans, joue à l’écart des voies et de l’enceinte du chemin de fer, en sécurité. Soudain, elle se précipite en courant pour rejoindre sa mère et traverse la voie au moment où arrive le train.

Le chef de train arrête immédiatement le convoi mais la petite fille a été touchée à la tête. Elle est aussitôt mise dans un wagon, avec sa mère, et conduite jusqu’à la gare de Blois. Arrivées là, elles sont conduites en omnibus, chez le médecin de la compagnie.

J’ignore quel était la gravité de ses blessures, le rapport n’indique rien sur le sujet. Mais elle a survécu.

La famille a quitté Blois, pour s’installer un temps à Chouzy-sur-Cisse, dans le Loir-et-Cher. Narcisse est d’abord poseur au chemin de fer, puis garde ligne et Sophie toujours garde barrière. Deux filles naissent dans la commune, où ils vivent rue de la Station, Palmire Clotilde, le 17 septembre 1874, et Clémentine Clarisse Herminie, le 10 janvier 1877.

Au recensement de 1876, la petite Berthe est là, avec tous les membres de la famille.

Chouzy-sur-Cisse n’est qu’une étape avant de retourner vivre faubourg Madeleine, à Orléans. Sophie n’est plus garde-barrière. C’est là que décède la petite dernière, Clémentine Clarisse Herminie, le 9 novembre 1888, à l’âge de onze ans.

Et Berthe ?

La petite Berthe Camille, vingt-cinq ans, corsetière, comme ses sœurs, domiciliée avec ses parents, au 60 faubourg Madeleine où elle est née, épouse, le 2 juillet 1894, Alexandre Léon Ligneau, vingt-quatre ans, jardinier.

Pour une fois, la fin est heureuse. La petite fille a survécu à sa rencontre avec le train 224. Mais ce sera une exception.

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