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30 mai 2021

La maison du bourreau

Le long du mois de décembre 2019, dans mon calendrier de l’Avent, j’ai parlé des bourreaux de Blois.

Aujourd’hui, dans le cadre du challenge UPro-G de Mai, dédié à une maison ancienne, je vais parler de la maison des bourreaux de Blois, ou plutôt, des maisons, car ils n’ont pas tous habité au même endroit et je n’ai pas encore localisé tous ces lieux.

Dans l’imaginaire des hommes, la maison du Bourreau doit être un lieu un peu macabre, avec de sombres et sordides évènements qui s’y seraient produit.

En réalité, la maison du Bourreau était seulement le lieu où il vivait avec sa famille, souvent une maison bourgeoise.

Les instruments de son art, la torture et la mort, étaient entreposés ailleurs. Après la révolution, on trouve des factures pour la location des lieux.

Les exécutions et supplices avaient lieu dans des lieux bien spécifiques : la prison, la place principale, le carroir d’entrée dans la ville.

Donc, il n’y avait rien de particulièrement horrible dans la maison du bourreau.

Pour les plus anciens, tout ce que je sais, c’est qu’ils vivaient sur la paroisse Saint-Nicolas de Blois, dans le quartier de la Bretonnerie, sans plus de précision.

La trace la plus précise date du 18 octobre 1733, lorsque François Trémont acquiert une maison dans ce quartier. Ce dont j’ai déjà parlé dans l’article du 8 décembre 2019.

Les bourreaux de Blois : La maison du bourreau - Le blog d'une généalogiste (canalblog.com)

Cette maison est toujours en possession du bourreau en titre, Joseph Doublot, en 1781.

La localisation la plus complète est : à la Bretonnerie, proche du pont du Gast, le long du jardin bas du château, du chemin menant à la forêt de Blois et le long de l’hôpital général.

Maison du boureau-1

Il faut attendre la création du cadastre pour trouver une localisation précise de la maison du bourreau.

En 1810, Charles Louis Ferey et sa femme, Sophie Doublot, fille de Joseph Doublot, possèdent trois maisons répertoriées sous les cotes cadastrales : A1 292, A1 295 et A2 633. Elles sont situées rue Chambourdin, et rue du Grain d’Or, mais communiquant avec une des maisons rue Chambourdin, par les jardins.

La plus grande fait une surface au sol de 1.50 perches, avec un jardin de 2.41 perches et des bâtiments de 0.42 perches. Elle comporte seize ouvertures.

La seconde, qui la prolonge jusqu’à la rue du Grain d’Or, fait 0.78 perches et comporte six ouvertures. Elle a un jardin de 1.32 perches.

La troisième maison, sur l’autre côté de la rue Chambourdin, fait 0.6 perches avec un jardin de 1.3 perches et des bâtiments de 1.3 perches. Elle n’a que trois ouvertures.

Maison du bourreau

Mais l’une des maisons est-elle la même maison que celle de 1781 ?

J’en doute, rappelez-vous, Joseph Doublot a quitté Blois avec sa famille à la révolution, laissant la place à un Samson. A-t-il vendu la maison ?

Toujours est-il que, après son retour à Blois, lorsqu’il décède, il vit rue des Ursulines, en l’an VIII. Mais où est la rue des Ursulines ?

Dans le dictionnaire des noms de rue de Blois, de Pascal Nourrisson, elle n’existe pas. Si je rapproche cette rue du couvent des Ursulines, je suis de nouveau dans le secteur de la rue Chambourdin. Il pourrait s’agir de l’actuelle rue des Saintes-Maries.

Lors de l’inventaire après décès, la maison n’est plus rue des Ursulines mais rue des Carmélites.

En ces temps de Révolution, c’est toujours une appellation de « bonne sœur » !!! Cette fois, la rue des Carmélites est plus facile à trouver, mais nous ne sommes plus dans le secteur de la Bretonnerie, même si nous sommes toujours dans la paroisse Saint-Nicolas.

maison du bourreau -2

Une précision arrive grâce à la succession d’André Louis Ferey, premier propriétaire indiqué au cadastre. Les trois maisons de la rue Chambourdin et du Grain d’Or ont été acquises durant son mariage avec Marie Sophie Doublot.

Nous voilà donc avec, officiellement, trois lieux différents, domiciles des bourreaux de Blois.

Et après Charles Louis Ferrey ?

Bien que Charles Louis et sa femme soient décédés en 1826 et 1828, les maisons ne quittent la famille qu’en 1835 et 1837.

Les enfants sont mineurs à leurs décès et, ensuite, André Louis Ferrey, le fils qui a repris la charge de bourreau, subit des revers de la vie, abandonne ce métier. Il a probablement dû vendre les maisons. Il va falloir chercher dans ce sens aux archives.

Si les maisons ont bien été vendues, elles ne l’ont pas été à son successeur.

Charles François Desfourneaux achète une maison, avec bâtiments et jardins, dans la même rue, plus haut, dans les granges. C’est la parcelle A270, d’une surface au sol de 0.4 perches avec trois ouvertures.

Nous sommes loin de la grande propriété des Ferey, mais le temps de l’aisance financière a disparu. Le bourreau n’est plus qu’un fonctionnaire mal payé du département.

 

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