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25 mai 2021

25 Mai 1871 - Massacre des dominicains d'Arcueil

Second siège de Paris :

L’armée continue sa progression, malgré les incendies qui la retardent. Il faut s’emparer de la butte aux cailles, sur la rive gauche, de la place de la Bastille et du Château-d ’eau, sur la rive droite, pour refouler les insurgés dans les quartiers de Ménilmontant et de Belleville.

Si l’on se bat dans Paris, les combats se poursuivent également à l’extérieur. Le lieutenant-Colonel Leperche, avec des détachements du 2e corps, s’empare du fort de Montrouge, puis du fort de Bicêtre, dans la matinée. Une reconnaissance du corps du Barail occupe la redoute des Hautes-Bruyères et Villejuif.

25MAI

Vers deux heures, la poudrière du fort d’Ivry explose. Un détachement du 4e dragon appuyé par deux escadrons du 7e régiment de chasseurs prend le fort d’assaut et s’en empare.

Dans Paris, l’insurrection, sur la rive gauche, est concentrée sur la place d’Italie et la butte aux cailles. Le général de Cissey donne l’ordre de prendre les positions à revers en passant par les fortifications. Dans la nuit, des batteries ont été mises en place au bastion 81, à l’observatoire et sur la place d’Enfer, pour appuyer l’attaque. Vers midi, les colonnes se mettent en marche.

25 MAI

A droite, la brigade Lian quitte le parc de Montsouris, se fraye un passage entre le chemin de fer de ceinture et les fortifications, prend toutes les portes sur son passage, atteint le pont Napoléon, tourne à gauche, en suivant le remblai du chemin de fer d’Orléans, prend la gare de marchandises. Au même moment, la brigade Osmont se déploie à l’abri de l’asile Sainte-Anne, franchit la Bièvre, et se lance à l’assaut de la butte aux Cailles, à travers les jardins, occupe l’avenue d’Italie et la route de Choisy.

Au centre, la brigade Bocher, en trois colonnes, arrive par la rue Corvisart, les boulevards Arago et Port-Royal, prend les Gobelins que les insurgés incendient avant de partir, s’empare de la barricade du boulevard Saint-Marcel, et arrive à la mairie du 13e en même temps que le général Osmont.

La manœuvre a réussi et les insurgés s’enfuient en désordre, abandonnant vingt canons, des mitrailleuses et des centaines de prisonniers.

Le général Bocher continue sa marche par les boulevards de l’hôpital et de la Gare, et arrive à la dernière barricade derrière lesquels les insurgés se sont réfugiés, sur la place Jeanne-d ’Arc. Ces derniers, près de sept cents, se rendent.

A la gauche, le général Lacretelle passe par le sud de la Halle-aux-vins, franchit le Jardin des plantes et arrive à la gare d’Orléans, qui est déjà occupée par la division Bruat.

L’armée de réserve du général Vinoy s’est mis en route à huit heures du matin, en trois groupes : à droite, la division Bruat a quitté la rue Saint-André-des-Arts, longé les quais, traversé la Halle-aux-Vins, pénétré dans le jardin des plantes et pris la gare d’Orléans où le général Bocher les a rejoints.

Au centre, la brigade de La Mariouse suit les quais de la rive droite, atteint, par le quai Morland, le Grenier d’Abondance incendié par les insurgés en l’abandonnant. Elle ne réussit pas à franchir le canal de l’Arsenal, balayé par les batteries insurgées du boulevard Bourdon et du pont d’Austerlitz. Il faut l’intervention du génie, qui construit, abrité par la flottille, une passerelle sur le canal, près du fleuve. Le 35e de ligne franchit le canal grâce à la passerelle, passe sous le pont d’Austerlitz, monte sur le quai de la Rapée et s’empare des défenses du pont. Le pont de Bercy est pris dans la foulée, et, à la nuit, la gare du chemin de fer de Lyon et la prison de Mazas sont occupés.

A gauche, la division Vergé, passée sous le commandement Vinoy, doit contourner la place de la Bastille par le nord. Elle prend les barricades des rues Castex, de la Cerisaie, de Saint-Antoine, s’empare de la place royale, mais ne peut achever son mouvement, la nuit venue.

L’appui de la flottille facilite grandement la marche des troupes. Les canonnières remontent la Seine jusqu’à la hauteur des têtes d’attaque qu’elles appuient en prenant le quai des célestins et ceux de la cité, puis, devance les troupes au sol en tirant leur mitraille, s’installant à cent mètre du musoir du canal Saint-Martin, prenant en écharpe la ligne des insurgés qui se pressent sur les quais et les défenses du canal. Le pont d’Austerlitz enlevé, les canonnières remontent au-delà du port de Bercy, permettant son occupation.

Le corps Douay, pour sa part, appuie le mouvement du corps Clinchant, sur le Château-d ’Eau. Il s’empare de l’imprimerie nationale, enlève les barricades des rues Charlot et de Saintonge, et s’avance jusqu’au boulevard du Temple près duquel il installe son bivouac, tirant toute la nuit contre les insurgés.

La prise du château d’eau est importante à réaliser. Les vastes bâtiments de la caserne du Prince Eugène et les magasins réunis sont reliés par une grande barricade. La fortification couvre, avec la Bastille, le quartier de Belleville et les Buttes-Chaumont, dernier refuge de l’insurrection. Toutes les forces du corps Clinchant sont mises dans cette attaque.

La brigade Courcy quitte la rue du faubourg Poissonnière à quatre heures du matin et s’avance entre le boulevard et la rue Paradis, installe des batteries près de l’église Saint-Laurent et dans la rue du château-d ‘eau. Elle prend successivement la mairie du 10e, le théâtre des Folies-Dramatiques, les barricades du boulevard, celles de la rue du Château-d ‘Eau, franchit le boulevard Magenta et s’installe dans les maisons de la rue Magnan. De là, elle fonce littéralement sur la porte de la caserne du Prince-Eugène, dans la rue de la Douane. La porte en enfoncée par le génie et la tête de colonne (le 2e régiment provisoire) s’élance à l’intérieur et s’en rend maître.

La brigade Blot appuie l’attaque en se portant droit devant elle et en enlevant la double barricade des boulevards Magenta et de Strasbourg. Elle s’empare de l’église Saint-Laurent, de l’hôpital Saint-Martin, de la barricade de la rue des Récollets, tourne à droite et, après avoir repoussé les insurgés des barricades du quai Valmy et de la rue Dieu, s’empare de l’entrepôt des douanes.

Pendant ce temps, la division Garnier qui a bivouaqué à la bourse et dans la rue des Jeûneurs, avance par les rues parallèles au boulevard et se porte sur l’église Saint-Nicolas-des-Champs, poste avancé du château-d ’Eau.

Toutes les barricades sont prises, soit à l’assaut soit à revers, par les troupes régulières : dans les rues Montorgueil, des Deux-Portes-Saint-Sauveur, des Gravilliers, au carrefour des rues Turbigo et Réaumur. Les barricades des rues Meslay, de Nazareth et du Vertbois qui entourent l’église Notre-Dame-des-Champs, tombent, ainsi que le conservatoire des Arts-et-Métiers, entraînant dans leur chute, le marché Saint-Martin et tout son parc d’artillerie, l’école Turgot, le marché et le square du temple ainsi que les nombreuses barricades des rues voisines.

La tête de colonne de la brigade Brauer pousse jusqu’au boulevard du Temple et le 14e régiment provisoire s’empare du passage Vendôme et du théâtre Déjazet. Dans la nuit, le 2e régiment provisoire, brigade de Courcy, pénètre dans les magasins-réunis.

De son côté, le corps de Ladmirault qui doit participer à l’attaque des Buttes-Chaumont, doit occuper les principaux points de passage du canal Saint-Martin et se prolonger, sur la gauche, le long des fortifications. Pour atteindre son but, il s’empare de l’usine à gaz, de l’école professionnelle et des abords de la rotonde de la Villette, à droite, et des bastions 36. 35. 34 et 33 à gauche.

Dans la soirée du 25, toute la rive gauche est libérée, ainsi que les ponts de la Seine, la prison de Mazas, et le château-d ’eau. L’armée est toute proche de la Bastille et de la Rotonde de la Villette.

Les combats sont violents, les blessés sont nombreux.

Au 91e de ligne, le bilan de la journée est terrible. Adolphe Charles est blessé par balle à la main droite et au cubitus gauche, fracturé. Jean Charlet est atteint par un éclat d’obus à la jambe gauche. Ernest Coquet a la cuisse droite fracturée par un coup de feu qui le laisse dans un état grave. Guillaume Couher est blessé d’un coup de baïonnette à la main gauche. Louis Dumiens est blessé d’un coup de feu à la main droite. Nicolas Fleury est blessé par balle à la poitrine et au bras droite. Nicolas Gauch est blessé à la jambe droite par un coup de feu. Eugène Giraud est grièvement blessé à la jambe gauche par un coup de feu. Le sous-lieutenant Grenier est blessé à l’avant-bras gauche. Le capitaine Hellebois est blessé au cou par un coup de feu. Etienne Moulin est blessé à la jambe gauche par un coup de feu.

Le soldat Jean Rambaud est porté disparu. Le lieutenant Louis Ramolini est tué d’une balle dans la poitrine. Le lieutenant de Sémélé est blessé par un éclat d’obus à la malléole externe droite. Antoine Thomas est tué. Treuillard est blessé à la tête par un coup de feu.

Jean Baptiste Eugène Malassenet est blessé par un coup de feu à la jambe droite et Pierre Martineau et blessé au pouce gauche par un éclat d’obus.

A la prison de Mazas, vers six heures du matin, une bombe tombe dans la deuxième division de la prison, puis un obus éclate dans la troisième. Les gardiens épouvantés font sortir tous les prisonniers des cellules pour les conduire dans les murs de ronde. Comme pour les détenus de la Conciergerie, un officier donne l’ordre de mettre les cinq cents détenus en liberté mais les réquisitionnent immédiatement pour les barricades. Tous ceux qui refusent sont fusillés immédiatement. L’un des prisonniers, se doutant de ce qui les attendait, M. Baron, du Gers, refuse de quitter la prison, et un gardien originaire du Gers le protège.

Dans la matinée, après le départ des détenus, le directeur de Mazas prévient les gardiens que les lieux vont être incendiés. Mais les gardiens ne sont pas d’accord. La veille, l’un d’eux, le gardien Collin a enterré dans le jardin les tonneaux de poudre qui se trouvaient dans les égouts de la prison. Ils décident de prendre en otage le directeur placé là par la Commune, Garreau. Les fédérés ont beau tirer par toutes les ouvertures, ils ne cèdent pas, et tiennent, jusqu’à neuf heures du soir, lorsque les soldats du 35e de ligne s’emparent des lieux en prenant à revers le viaduc de Vincennes.

A la prison de la Roquette, où, la veille, l’archevêque de Paris et cinq autres otages ont été fusillés, le banquier Jecker est extrait de sa cellule et passé par les armes.

Pressés de toute part, sentant la fin proche, les hommes de la commune décident d’activer le massacre des otages. Les Dominicains d’Arcueil, arrêtés le 19 mai et transférés au fort de Bicêtre, sont extraits de leur prison pour la mairie des Gobelins, puis la prison du secteur. L’armée est proche mais ne parviendra pas à les sauver. Ils sont aux mains du sieur Cerisier et des gardes du 101e. A quatre et demie du soir, leurs tortionnaires font sortir les prisonniers un à un, religieux, professeurs et domestiques et c’est le massacre. Le père prieur a seulement le temps de dire « allons mes amis, pour le bon Dieu ». L’abbé Grancolas échappe miraculeusement à la mort. Une balle traverse sont pardessus sans l’atteindre. Il réussit à se jeter dans une maison ouverte, sans être vu. La femme qui s’y trouve se dépêche de le vêtir des vêtements de son mari et le cache, jusqu’à ce que les soldats du 113e de ligne arrivent. Il est enfin libre, mais à quel prix.

L’ambulance volante du marquis de Hertfort est à la Halle aux vins où de nombreux blessés sont réunis dans le pavillon central avant d’être évacués sur l’Hôtel-Dieu.

A Ulm, en captivité, Jean Baptiste Cheneau, garde-mobile de Fourrières, Hautes-Pyrénées, décède de pleurésie. Joseph Basquand, de Montjoie, Ariège, soldat au 2e zouave, décède de phtisie.

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