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21 mai 2021

21 Mai 1871 - La guerre des rues de Paris commence

Second siège de Paris :

Le feu des batteries de brèche, interrompu la veille à huit heures du soir, reprend dès le matin avec la même violence. Les canons du Mont-Valérien, les batteries de Montretout et toutes les batteries de Boulogne, Issy et Vanves couvrent d’obus l’enceinte de Paris. Cette dernière ne répond pratiquement plus à l’attaque.

Les travaux de l’armée régulière avancent vite pour permettre aux colonnes d’attaque de passer. L’assaut de Paris est proche, prévu pour le 22 ou le 23 mai.

Mais les gardes des tranchés prennent les devants. Avertis par M. Ducatel, piqueur des ponts et chaussées, que le Point-du-Jour et la porte de Saint-Cloud ont été abandonnés par les insurgés, deux compagnies du 37e de ligne, quelques sapeurs et quelques artilleurs portant des mortiers de 15 cm, pénètrent dans la place, un à un.

Une fusillade commence. Les troupes retournent une pièce de douze, prise sur place, contre les insurgés et une passerelle est installée sur les débris du pont-levis. De nouveaux gardes de tranchée et des travailleurs arrivent en hâte pour renforcer l’attaque. Jean Alphonse Adolphe Mathonnet, soldat au 37e de ligne, est blessé au poignet gauche et perd un doigt du même côté, touché par plusieurs coups de feu, au Point-du-Jour.

L’état-major averti de cette offensive inattendue de ses propres soldats, décide d’en tirer avantage et envoie d’autres troupes par le même chemin. Le général Berthaut, commandant la 1ère division du 4e corps entre à la suite des deux compagnies du 37e, entrées les premières dans la place. Il est six heures et demie. La brigade Carteret le suit de près.

L’objectif est de s’emparer du quadrilatère formé par les bastions 62 à 67, la Seine et le viaduc du chemin de fer de Ceinture. L’armée sera alors en possession d’une place d’arme à l’intérieur même des murs de Paris.

21mai

Les soldats longent les fortifications par le boulevard Murat, contournent les défenses du pont-viaduc faisant face au Point-du-Jour et s’emparent de la porte d’Auteuil, permettant ainsi à d’autres colonnes de soldats d’accéder à Paris. Alphonse Martin, caporal au 37e de ligne, est blessé au mollet gauche par un éclat d’obus, à la porte d’Auteuil.

La division Vergé entre dans Paris à sept heures et demie et se dirige vers le pont de Grenelle, par la route de Versailles. Les divisions Berthaut et l’Hérilllier du 4e corps, après s’être emparées de la porte d’Auteuil et du viaduc du chemin de fer, attaquent la seconde ligne de défense des insurgés, entre la Muette et la rue Guillon. Elles s’emparent de l’asile Sainte-Perrine, de l’église et de la place d’Autheuil.

Sur leur droite, deux compagnies du 37e de ligne entrent dans la place et sont suivies par deux brigades et une division. Ces troupes se dirigent sur le trocadéro. Elles prennent la barricade qui se trouve sur le quai, à hauteur de la rue Guillon, puis celle du Trocadéro, y prend position en faisant mille cinq cents prisonniers. Au Trocadéro, François Maurat, vingt-un ans, du Loroux, Loire-Atlantique, soldat au 90e de ligne, a la tête du péroné gauche fracturée par un coup de feu. Il en garde une paralysie incomplète de la jambe et du pied.

Pendant ce temps, le général Clinchant entre dans la place vers neuf heures du soir, par la porte de Saint-Cloud, avec la brigade Blot, suivie de la brigade Brauer, suit les boulevards Murat et Suchet, arrive à hauteur de la porte d’Auteuil, dégage la porte et permet à la brigade Cotteret d’entrer à son tour. Continuant leur progression, le général et ses hommes avancent le long de remparts, par la route militaire, s’emparent de la porte de Passy, permettant à la brigade de Courcy d’entrer par cette porte.

Son objectif suivant est le château de la Muette, dont les défenses s’appuient aux remparts et se prolongent vers la Seine. Il est défendu par des fossés, des murs, des grilles, des batteries, et est presque inattaquable du côté des remparts. Qu’à cela ne tienne, le général passe par l’est, contourne les défenses et s’empare de la position.

Au 91e de ligne, Antoine Darrot est blessé à la face par un coup de feu. Gonzagues Granier reçoit des éclats d’obus au pied gauche et au bras droit. Huflier est blessé au pied gauche par un coup de feu. Martinet est grièvement blessé à la jambe droite par un coup de feu. Julien Recompsat est blessé par un coup de feu à la jambe droite.

Une brigade traverse le pont viaduc et s’empare du quartier de Grenelle au moment où les troupes entrées par la porte de Sèvres la rejoignent.

L’ambulance volante du marquis de Hertfort marche à la suite de la division Bruant et entre à Paris par le Point-du-Jour.

Le maréchal de Mac-Mahon établit son quartier général au Trocadéro.

Les blessés sont nombreux : Abel Niéger, de Colmar, chef de bataillon au 51e de ligne, touché par un coup de feu, doit être amputé du pied droit. Pierre Audriot, soldat au 90e de ligne, a le mollet gauche déchiré par un éclat d’obus. Louis Jules Coulon, trente-deux ans, natif de Andouille, Mayenne, soldat au 14e de ligne, perd plusieurs doigts, la main touchée par un coup de feu. Jean Baptiste Delés, soldat au 79e de ligne, est blessé à la cuisse droite par un coup de feu. Emile Taillepied, soldat au 26e de ligne, est touché à la main gauche par un coup de feu.

A Asnières, Charles Béziaud, caporal au 48e de ligne, est blessé à la face et à la main gauche par deux coups de feu.

A Montrouge, Pierre Claude Duperrier, sergent au 114e de ligne, est blessé dans la région lombaire par un coup de feu. La balle ne sera pas extraite.

A Choisy-le-Roi, Joseph François Morin, du 8e dragon, est blessé à la main gauche par un coup de feu.

A Ulm, en captivité, François Barbaroux, de Grasse, Alpes-Maritimes, soldat au 22e de ligne, décède du typhus.

A Mayence, en captivité, Constant Chevrin, de Terrier, Aisne, du 1er génie, et Edouard Fontenau, d’Amiens, Somme, du 19e de ligne, décèdent de pneumonie.

En Algérie, au 81e régiment de ligne, les lieutenants Perchet et Rosfelter sont blessés au combat de Mestaoua. Le lieutenant Ligon est y tué.

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