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26 novembre 2020

26 novembre 1870 - La Fère capitule - Les combats continuent ailleurs et les hommes tombent

Dans l’Eure, le 3e bataillon de mobile de l’Ardèche, sous les ordres du commandant de Montgolfier, est de garde dans la forêt de Bizy, avec de forts avant-postes aux hameaux de Maulu et de Normandie, sur la lisière du bois qui fait face à Pacy.

Maulu

Vers neuf heures du matin, les mobiles sont assaillis par un détachement de grenadiers et de hussards allemands. Ces derniers mettent tous les efforts sur Maulu, qu’ils canonnent massivement. Après plusieurs heures de combat, les mobiles doivent se replier sur la lisière de la forêt. Ils continuent à résister, malgré les tirs d’obus, depuis le plateau de Maulu. Le colonel Thomas envoie alors ses réserves à leur secours. Les hommes se déploient, sortent des bois et s’élancent sur Maulu, sous une pluie d’obus. A la vue des renforts, l’ennemi cesse le feu et se replie. Les français en profitent pour réoccuper le plateau. Le capitaine MR Rouveure et le lieutenant CH R Leydier des mobiles de l’Ardèche sont tués, ainsi que huit mobiles. Une vingtaine est blessée et quatorze sont portés disparus, dont la plupart ont été faits prisonniers en cherchant à arracher aux grenadiers, le corps de leur capitaine. En hommage au combattant, les allemands rendront son corps aux avant-postes, dans un cercueil escorté par une garde d’honneur.

Armée de la Loire, des combats ont débuté la veille sur Châteaudun et Brou, se poursuivent. Le 17e corps du général de Sonis a l’avantage sur les détachements prussiens. Mais une panique inexpliquée envahit les troupes françaises qui se débandent jusqu’en arrière de la forêt de Marchenoir. En reconnaissance devant Châteaudun, le lieutenant F de Ramel, des mobiles du Gard, est blessé.

A Châteaudun, retour de l’ennemi où il commet de nouveau des cruautés.

Entre Beaune-la-Rolande et Montargis, des combats ont lieu entre les têtes de colonne du 18e corps français et les flanc-gardes et reconnaissances du Xe corps allemand.

Trois escadrons du 7e chasseurs, deux bataillons des mobiles de Pyrénées-Orientales et des francs-tireurs de Cathelineau quittent Ladon pour une reconnaissance en direction de Lorcy et Juranville, sous les ordres du colonel Girard.

Chevenelle

Les prussiens les attendent, retranchés dans les maisons et derrières les murs du village. Après une vive fusillade où le colonel Girard trouve la mort, ils doivent se replier sur Ladon, poursuivis par les allemands jusqu’au bois de Chevenelle. Les francs-tireurs, comprenant la manœuvre, se sont embusqués et y accueillent les prussiens avec une violente fusillade qui les arrête et tue deux de leurs officiers. En représailles, les prussiens brûlent une maison avec un troupeau de mouton. Les corps des soldats prussiens morts pendant le combat y brulèrent aussi. Plusieurs récits expliquent comment les prussiens se débarrassaient des corps de leurs soldats pour cacher leur nombre, alors que les officiers avaient droit à des funérailles grandioses. De retour à Lorcy, les prussiens font prisonnier seize habitants du village, dont le maire et le curé qu’ils accusent d’être des francs-tireurs et les conduisent à Beaune-la-Rolande où ils sont enfermés dans la crypte de l’église. Ils y retrouvent d’autres prisonniers comme M. Charbonnier, le sous-préfet de Montargis, et le maire de Maizières. Ils vont être jusqu’à quarante prisonniers dans cette crypte.

Au 7e régiment de chasseurs, le capitaine VRA Gandon est tué, le lieutenant JEAM de Brecey et blessé. Le sous-lieutenant H Tourneux, du 5e régiment de marche de dragons est blessé.

Dans le Nord, sur la route d’Amiens à Montdidier, la 30e brigade allemande refoule vers la Luce les avant-postes de l’armée du Nord, lors du combat de Moreuil. Les prussiens occupent Essertaux, Ailly-sur-Noye et Moreuil et poussent une brigade jusqu’à Hailles et Domart-sur-la-Luce. Leurs troupes de tête rencontrent le 18e bataillon de chasseurs près de Gentelles, et le bataillon du 24e de ligne, vers Boves.

Gentelles

D’abord refoulés, les prussiens se battent pour la possession du bois de Gentelles qui rend maître de la route de Moreuil à Amiens. Les français sont repoussés mais reviennent grâce à l’appui de trois compagnies du 43e de ligne, accourues de Villers-Bretonneux, au bruit de la fusillade. A la nuit tombée, le bois est toujours aux mains des français. Le 24e de ligne a un officier blessé, le sous-lieutenant L Desquilbé, deux hommes tués et neuf blessés. Au 18e chasseur, le commandant JL Jean, chef de bataillon, est tué d’une balle dans le ventre et le sous-lieutenant H Thiébaud, du 20e bataillon de chasseurs à pied est blessé.

Armée de l’Est, dans la nuit, toute la division badoise informée de la présence des garibaldiens par le combat de Velars, se prépare à les affronter. Trois bataillons, deux escadrons et une batterie lourde en reconnaissance sur la route du Val-Suzon se dirige sur Prénois et Pasques, venant au-devant des Garibaldiens.

La rencontre a lieu en avant du village de Pasque, à dix heures du matin.

Pasques

Les bataillons des Basses-Pyrénées et des Alpes Maritimes se déploient, laissant en réserve, celui des Basses-Alpes et met en batterie ses six pièces d’artillerie de campagne. Garibaldi est là, en première ligne. La prise de Pasques est un jeu pour ces troupes. Il est midi. Elles marchent ensuite sur Prénois qui est enlevé à son tour, ainsi que Darois. Les allemands reculent et vont s’établir à Talant, couverts par deux batailles de troupes fraiches.

Le sous-lieutenant SFF Pohin, du 12e régiment d’artillerie, les capitaines LCM de Croisoeuil Chateaurenard, L Hibiard, L.A. Jamme, du 2e bataillon des mobiles des Basses-Pyrénées, sont blessés. Le lieutenant C De Vivié du même bataillon également, comme le sous-lieutenant Jacques Canepa, trente-six ans, des carabiniers génois, a l’humérus fracturé par un coup de feu.

Il est six heures soir et la nuit tombe. Garibaldi décide de marcher sur Dijon. Ils sont à cinq km du but lorsque, à hauteur de la ferme de Changey, une fusillade éclate. Le bataillon prussien d’Hauteville les a vu. Ils sont refoulés sur Daix, mais vite ralliés par deux bataillons, ils reprennent la direction de la colonne de garibaldiens. La fusillade est telle, dans la nuit, que les troupes françaises croient être attaquées par l’artillerie et c’est la débandade. La colonne se disperse dans toutes les directions. Il est dix heures. Pierre Marie Avenier, trente ans, natif de la Tronche, franc-tireur de l’Isère a le fémur gauche fracturé par un coup de feu. Jean Baptiste Berger, franc-tireur de l’Isère est blessé au bras gauche, par une balle. Ferdinand Etchebarme, mobile des Basses-Pyrénées est atteint au tendon d’Achille de la jambe gauche par un coup de feu. Le caporal Antoine Guglielmi, de la 1ère légion garibaldienne a le pubis fracturé par un coup de feu.

La panique n’est pas que du côté français. A Dijon où les fusillades ont été entendues, les prussiens croient à une attaque massive et c’est la panique dans les rangs. Les dragons parcourent les rues à toute bride, portant des ordres d’évacuation. Les curieux sont sabrés, et des coups de feu sont tirés sur les attroupements. Etrange combat où l’on ne sait plus qui a gagné et où toute le monde bat en retraite.

A La Fère, le commandant supérieur n’a que des artilleurs de la garde nationale mobile pour défendre la place et ils ne peuvent plus tenir sur les remparts. La résistance est vaine. Mais avant de capituler, il donne l’ordre d’enclouer les canons, de détruire les armes et de noyer les poudres. Il fait également distribuer les vivres de la garnison à la population. Ses hommes n’en auront pas besoin, ils partent en captivité.

A Montmedy, Les prussiens cantonnés à Grand-Verneuil, Petit-Verneuil, Thonne-la-Long et Avioth disparaissent brusquement. Pendant la nuit, une canonnade lointaine et prolongée s’est fait entendre, venant de l’Ouest. L’espoir renaît. Il paraît que la garnison de Mézières tenterait de reprendre Sedan.

A Phalsbourg, après la fin de la canonnade, la fusillade reprend et dure toute la journée. Un sous-lieutenant indigène des tirailleurs algériens est atteint par une balle sur la place d’Armes, à midi. Alors les canons de Phalsbourg répondent pour tenir à distance les tirailleurs allemands. Dès que la nuit arrive, les tirs de canons de la place forte, devenus inefficaces, cessent et la fusillade reprend.

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