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16 novembre 2020

16 Novembre 1870 -

En avant de la Varenne-Saint-Hilaire, le lieutenant L. Gros est blessé.

A Montmedy, au point du jour, les prussiens sont en vue sur les hauteurs entre Chauvency-le-Château et Thonne-les-Prés. A neuf heures du matin, une centaine de soldats isolés, zouaves, chasseurs à pied, fantassins du 6e de ligne, et autres, se dirigent dans cette direction, déployés en tirailleurs, le long de la route, du chemin de fer et sur les flancs de la montagne. Ils sont commandés par le capitaine Pillière.

16novembre

Une vive fusillade éclate à la rencontre avec les prussiens, qui se dissimulent derrière les talus du chemin de fer, au pont de Neuville. Ils parviennent à surprendre une quinzaine de français qui se sont aventurés sur le pont. Fort de cette réussite, ils tentent de cerner le reste des soldats français.

Heureusement, de la place forte, ont tire quelques obus qui obligent les prussiens à reculer. Les français reculent également, jusqu’au village de Thonne-les-Prés où ils sont rejoints par un renfort de cent cinquante hommes.

La fusillade ne s’est pas arrêtée. Les français se dispersent en tirailleurs, cachés derrière les buissons, les vieux pans de murs, le moindre pli du terrain, tirant sur l’ennemi sans relâche. Mais les allemands sont prudents et ne quittent pas l’abri de la forêt où ils se sont réfugiés. L’engagement dure trois heures, pendant lesquelles, le canon de la place réussit à contenir les prussiens à distance. Mais ils sont de plus en plus nombreux à arriver.

Vers une heure, les français décident de se retirer.

En même temps, de l’autre côté de la forêt, à un ou deux km, une diversion est tentée pour prendre l’ennemi à revers, avec une colonne de cent cinquante mobiles et quelques soldats, vers Chauvency-Saint-Hubert, par les fermes d’Harauchamp et du Veru.

Mais, depuis leurs postes d’observation, les prussiens éventent la manœuvre. Pendant que les français croient les surprendre, les prussiens se massent à plus de cinq cents, dans les bois qui contrôlent l’étroit défilé que doivent emprunter les français. Les éclaireurs français sont accueillis par une vive fusillade. La colonne qui les suit de trop près ne peut rebrousser chemin.

Les français sont piégés. Mais ils ne renoncent pas. Ils se jettent dans les bois et se battent de toutes leurs forces. Le lieutenant Pasquin, de la garde mobile, qui commande le détachement, est blessé à la cuisse et fait prisonnier.

Une trentaine de soldats et de mobiles sont également capturés. Plusieurs sont blessés. Quatre mobiles de la 8e compagnie sont tués. Ils ne seront retrouvés que plusieurs jours après le combat, par les prussiens, qui ramèneront leurs corps à Chauvency-le-Château, où ils seront inhumés.

Les rescapés réussissent à s’échapper et à rejoindre Montmedy. Deux tués, dont un sergent-major, sont ramenés à Chauvency-le-Château, où ils sont enterrés dans le cimetière. Quelques blessés sont relevés. Un officier est mortellement blessé, le sous-lieutenant Louis Amédée Jacquet, 31 ans, de Beaulieu (Meuse), du 51e de ligne, chevalier de la légion d’honneur, qui venait de s’évader de Metz, puis de Verdun. Il est atteint de deux balles, au-dessus de Thonne-les-Prés, en entraînant ses hommes au feu. Autres soldats tombés ce jour-là :

  • Joseph Marie Rocher, de Saint-Michel-en-Maurienne, fusilier au 45e de ligne, tué au combat,
  • Dubas, garde à la 7e compagnie du 3e bataillon de mobiles de la Meuse
  • Pector, garde à la même compagnie, tous deux retrouvés morts par les prussiens et inhumés provisoirement à Chauvency-le-Château (les familles les feront exhumer et ramener chez eux)
  • Victor Nicolas Dipee, vingt-et-un ans, natif de Dombras, garde mobile de la Meuse, blessé, fracture du fémur par coup de feu,
  • Stanislas Duval, vingt-et-un ans, natif de Vézelise, Meurthe, soldat au 1er de ligne, blessé, fracture de la jambe droite par coup de feu

Pendant toute l’après-midi, les ambulances prussiennes vont parcourir le terrain, à la recherche des blessés. L’ambulance française ne peut en faire de même, accueillie par les tirs prussiens.

Les prisonniers sont emmenés à Marville, où ils vont rester deux jours, avant de partir pour la Saxe, près de Dresde. Cette affaire va prendre le nom de combat de Géronvaux.

En Eure-et-Loir, à trois heures de l’après-midi, une vingtaine de chasseurs d’Afrique se heurtent avec des éclaireurs de l’armée du duc de Mecklembourg, sur le territoire de la commune de Chaudon.

A Belfort, l’ennemi reçoit des renforts importants. Il établit son parc d’artillerie à Lachapelle-sous-Rougemont.

A Phalsbourg, les Nouvelles qui proviennent de l’extérieur sont bonnes. La veille, ils ont appris la prise d’Orléans par les troupes françaises. Mais la vie devient difficile. Il n’y a plus ni sel ni vin dans la place. Les allemands établissent des retranchements le long de la forêt des Baraques. Des fusillades éclatent régulièrement depuis les avant-postes prussiens. Un homme et tué et un autre blessé en plein jour, sur la place d’arme. Il faut envoyer quelques obus dans le bois de l’île Parmentier pour en déloger les tirailleurs prussiens.

A Langres, le capitaine Coumès, évadé de Metz, arrive dans la place. Blessé d’un coup de feu à Saint Privat, il est alors lieutenant au 93e de ligne. A la capitulation de Metz, il s’évade en grande tenue, avec son ordonnance, et parvient, en voyageant la nuit et se cachant le jour, à arriver en vue de la forteresse de Langres. Laissons-le raconter son arrivée

« comme nous nous étions piteusement assis contre le parapet d’un petit pont, pour nous reposer de notre longue marche, nous vîmes descendre de la hauteur voisine une troupe de cavaliers. C’était le général Arbellot, accompagné de son officier d’ordonnance et suivi d’une escorte d’une trentaine de gendarmes à cheval, qui venait de faire une reconnaissance dans les environs. Nous les suivîmes, et bientôt, nous fumes à la porte. J’exhibai mes titres et, entre quatre baïonnettes de mobiles, je fus conduit à la place avec Le Dourner, mon brave soldat breton. J’avoue que l’aspect de Langres me fit une impression pénible. Tout y paraissait morne et sombre. Il est vrai que le temps était pluvieux et le ciel voilé de gros nuages. Les brumes de l’entrée de l’hiver se faisait déjà sentir. Aucune animation dans les rues. A la porte de la sous-préfecture seulement, où logeait l’état-major général, des allants et venants de toutes couleurs. J’avais cru sentir comme une douche d’eau froide sur les reins, en entrant dans cette nécropole militaire… Le capitaine de la place nous donna des billets pour le logement et un planton pour nous accompagner dans la ville. Une seule chose me réjouit, ce fut la vue des pantalons rouges, dont nous étions privés depuis quinze jours. On ne saurait croire quelle émotion notre uniforme aux couleurs éclatantes fait dans le cœur quand on le revoit après un certain temps. Tous les autres accoutrements, gris, verts, coutil, pelure d’oignon, ne nous réconfortaient pas autant ».

Alors que Coumès s’apprête à rejoindre Saint-Etienne, où se trouve le dépôt de son régiment, le général Arbellot le charge d’organiser une troupe de partisans pour suppléer à l’absence de cavalerie et faire des reconnaissances autour de la place. Il pourra choisir jusqu’à cent cinquante hommes dans tous les corps de la garnison.

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