Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le blog d'une généalogiste
Publicité
Le blog d'une généalogiste
Archives
Newsletter
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 275 825
6 octobre 2020

6 octobre 1870 - l'armée des Vosges face au 13e corps allemand

Paris : le roi de Prusse installe son quartier général à Versailles.

Metz : L’ennemi tente une attaque sur Ladonchamps et Lessy, Chazelle et Scy, mais est repoussé.

En Eure-et-Loir, les prussiens envahissent Garancières-en-Beauce. Ils ne la quitteront que le 19 mars 1871. Plus de 2 000 hommes vivront sur biens des habitants de la commune.

Dans les Vosges, les prussiens, « libérés » par la reddition de Strasbourg, se déployent dans la région. Le commandant Perrin, qui dirige les forces françaises présentes à Raon-l’Etape, à la tête des mobiles et francs-tireurs, quitte la ville par la rive gauche de la Meurthe et gagne Etival, puis le plateau de Saint-Remy, La Salle, La Bourgonce. Il y rejoint les troupes rassemblées par le général Dupré. Elles ont été rassemblées en hâte, après deux jours de train et une cinquantaine de kilomètres à pied, de nuit.

6octobre

Au total, le général Dupré dispose de près de 11 000 hommes, constitués par deux régiments d’infanterie de marche, de quatre bataillons de mobiles, quatre pièces d’artillerie et quelques pelotons de cavalerie. Quelques centaines de francs-tireurs se sont mis sous ses ordres. Dans le même temps, le major Petitjean, de la garde nationale de Rambervillers, doit, avec ses hommes, prendre position à l’embranchement des routes de Raon-l’Etape et d’Etival, et garder le Col-de-la-Chipotte.

6octobre-2

Arrivés la veille, les bataillons de ligne couchent au Haut-Jacques, les mobiles sont à Rougiville. Le 6 octobre, à 6 heures, les français font mouvement et se dirigent, par la forêt, à la Bourgonce. L’artillerie est partie une heure avant. Ils sont tous en place, dès huit heures du matin.

Sur le plateau, les troupes françaises se retrouvent face à l’avant-garde du 13e corps d’armée allemande, sois 12 000 hommes dont 1500 cavaliers et dix pièces de canon.

Le combat s’engage, l’artillerie balayant les rangs de l’infanterie. Les combats ont lieu entre Raon-l’Etape et Saint-Dié, Saint-Remy, Nompatelize et la Bourgonce.

6octobre-3

A onze heures et demie, le général Dupré reçoit une balle qui lui traverse le visage, entre le menton et les lèvres. Il doit céder le commandement au lieutenant-colonel Hocdé. Les allemands, fauchés par l’artillerie française, reculent.

Les troupes françaises avancent lentement. Les pièces françaises sont mises en batterie devant les premières maisons de la Bourgonce. Toute la matinée, le défilé de la forêt, entre Lasalle et Saint-Rémy, est défendu par les francs-tireurs, sous le commandement d’une femme, Mademoiselle Litz, directrice des Postes à Lamarche. Malgré une charge de cavalerie, vers midi, les francs-tireurs ne cèdent pas.

Tous les officiers des quatre batteries françaises sont hors de combat, mais elles continuent à pilonner les troupes prussiennes, sous les ordres d’un simple élève de l’école polytechnique.

L’ennemi continue à céder du terrain. Le commandant en chef Hocdé est atteint par un éclat d’obus qui lui brise une jambe et un bras. Au même moment, des renforts prussiens de 2 000 hommes arrivent de Saint-Dié.

Cela fait six heures que les soldats français se battent. Ils sont épuisés, leurs chefs tombent les uns après les autres, provoquant un flottement dans les ordres donnés. Ils battent en retraite. Mais les prussiens, lourdement éprouvés par les combats, ne les poursuivent pas.

Le lieutenant-colonel Hocdé est transporté au presbytère de la Bourgonce. Ce sont des chirurgiens allemands qui le soignent. Il est amputé du bras et de la jambe, mais cela ne le sauvera pas. Il décède le 9 octobre au matin.

Les pertes françaises s’élèvent à 500 morts et 800 blessés. Les pertes allemandes s’élèvent à 3 085 hommes, tués ou blessés.

Blessés au combat de La Burgonce, Jean Auguste Fuzeau, vingt-trois ans, natif de Saint-Léger-de-Montbrun, garde mobile des Deux-Sèvres, doit être amputé du bras gauche après fracture par coup de feu. Jean Louis Ricaud, soldat au 35e de ligne, doit être amputé des doigts de la main droite. Alphonse Ternet, vingt ans, natif de Paris, soldat au 81e de ligne, reçoit un éclat d’obus et une balle qui lui fracturent la jambe gauche et le pied. Il est, dans un premier temps, amputé en partie du pied. Il devra être amputé de la jambe le 26 novembre. Marie Ziller Verne, vingt-huit ans, natif de Saint-Didier-d’Aussiat, Ain, soldat au 27e de ligne, perd en partie l’usage de son bras droit après un coup de feu dans le coude. Joseph Alingri, vingt-huit ans, natif de Salvaget, Tarn, soldat au 32e de ligne, a l’articulation huméro-cubitale droite fracturée par coup de feu. François Celestin Allemand, soldat au 32e de ligne, a le tibia gauche fracturé par une balle. François Alexis André, vingt-trois ans, natif de Couture-d’Argenson, mobile des Deux-Sèvres, a la main droite mutilée par un coup de feu. Le capitaine Léon Joseph Baty, vingt-neuf ans, natif de Paris, du 92e de ligne, reçoit un éclat d’obus en pleine face. Il perd l’usage de son œil gauche. Pierre Joseph Bauchue, trente-et-un ans, natif de Saint-Thurial, Ille-et-Vilaine, soldat au 27e de ligne, perd l’usage de sa main droite après fracture du bras par coup de feu.

A Nompatelize, Jean Baptiste Beurthon, garde mobile des Vosges reçoit plusieurs coups de feu. L’un lui fracture la clavicule droite, un autre l’atteint à la main droite, d’autres le blessent au bras, à la face, au thorax, et à la cuisse gauche. Joseph Cassou, vingt-neuf ans, natif d’Asson, Basses-Pyrénées, soldat au 32e de ligne, a le bras droit fracturé par balle.  Joseph Célestin Chardel, soldat au 56e de ligne, souffre d’une fracture du calcanéum droit par coup de feu. François Durieux, soldat au 31e de ligne, est blessé par balle à la main gauche. Jean Baptiste Celestin Duvoix, garde mobile des Vosges, reçoit une balle en pleine poitrine.

A Saint-Remy, Magloire Tourlet, vingt-neuf ans, natif de Saint-Julien-sur-Cher, Loir-et-Cher, soldat au 95e de ligne, est blessé au bras gauche par balle. Il en restera paralysé des doigts.

 Un court instant victorieuse, l'armée française doit encore se retirer. C'est l'éternel bataille de 1870 qui se répète, jour après jour, sur tous les fronts.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité