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17 septembre 2020

17 septembre 1870 - Premiers combats sous Paris

L’ennemi est sur les hauteurs de Clamart. Des forts de l’Est de Paris, on les voit à Bondy, au Raincy et Avron.

Les français sont à cran. Croyant tirer sur l’ennemi, la garde nationale des remparts tire sur les campements du 13e corps et tuent un soldat français et en blesse deux.

L’ennemi installe un pont à Villeneuve-Saint-Georges. A gauche, le corps d’armée du général de Vogel de Falkenstein occupe une large ligne sur la rive droite de la Seine, depuis Villeneuve-Saint-Georges jusqu’à Herblay et Pontoise. Au centre, plusieurs brigades occupent Chelles, Montfermeil, Livry, Gonesse. A droite, les avant-gardes vont jusqu’à Pontoise par les hauteurs de Montmorency, de Cormeilles et les coteaux d’Herblay.

17Septembre

Les communications avec Paris sont détruites. Le chemin de fer d’Orléans est coupé, entre Ablon et Athis.

La population continue à affluer dans Paris. Les abords de la ville sont encombrés de vieillards, de femmes et d’enfants, chargés de leur bétail, mobilier et possessions, cherchant à se réfugier dans la capitale. Le piège se referme sur eux.

Le 17 septembre, les premiers combats sous Paris commencent.

Une brigade de la division Ducrot tente d’empêcher les allemands de traverser la Marne, à Mont-Mesly, entravant leur marche sur Versailles.

Des combats ont lieu à Bonneuil, Mont-Mesly et Créteil, tuant huit français et douze prussiens, blessant trente-sept français et quarante-sept prussiens.

A Créteil, Emile Edmond Poidvin, vingt-quatre ans, natif d’Avremesnil, Seine-Maritime, soldat au 7e de ligne, est blessé par balle à la jambe gauche. Louis Onufre Polycarpe Sidan, vingt ans, natif de Crézilles, dans la Meurthe, soldat au 7e de ligne prend une balle qui lui fracture le pied droit qui en restera déformé. Albert Herlant, également du 7e de ligne, souffre de la même blessure au pied droit. Gustave Amand Vaillant, vingt-et-un ans, natif de Neuville-sur Vannes, Aube, soldat au 7e de ligne, perd l’usage de sa jambe gauche par un coup de feu. Jean Beneth, du 23e de ligne, a l’humérus gauche fracturé par une balle.

L’ambulance n°12 de la société de secours, du docteur Anger, est à Créteil. Elle évacue les blessés sur Saint-Mandé et procède à une amputation du bras. Elle est faite prisonnière. Elle est libérée sur la promesse de taire les forces prussiennes qu’elle a vu et peut, en passant par Bourg-la-Reine et Versailles, rentrer dans Paris. Intox ou non, de la part des Prussiens ? Difficile de croire qu’ils font confiance aux membres de l’ambulance, alors même qu’ils ne respectent pas la convention de Genève. Je pense plutôt que cela fait partie du siège, l’ambulance pourra attester des forces prussiennes autour de Paris et ajouter à l’angoisse générale. Mais ce n’est que mon opinion.

Toussaint Simoni, du 7e dragon, a le fémur gauche fracturé à Mesly, par coup de feu.

Baptiste Martin, quarante-trois ans, natif de Sainte-Geneviève, Aveyron, franc-tireur éclaireur de la garde nationale de la Seine doit être amputé de la jambe gauche, après avoir reçu un éclat d’obus à Arcueil.

L’escadron des éclaireurs à cheval, en longeant la route de Villeneuve-Saint-Georges, rencontre les hussards bleus de la garde royale. L’ennemi est dispersé après une charge et un combat au corps à corps. Un détachement d’artillerie à pied venant de Maisons-Alfort protégeait les éclaireurs. Un des artilleurs se prend une balle dans la tête, tirée par l’infanterie prussienne venue au secours de leur cavalerie. Parmi les français blessés se trouvent le comte de Kerghariou, qui a reçu quatre coups de sabre à la tête et une contusion au bras gauche et l’adjudant Joly de Marval qui a reçu trois coups de sabre et une blessure à la jambe. A quatre heures, les troupes françaises se retirent sur le fort de Maisons-Alfort, impuissante à empêcher les colonnes prussiennes d’avancer sur Paris.

Les francs-tireurs et les mobiles se battent à Thiais.

Charles Longchampt, 27 ans, natif de Chay, dans le Doubs, soldat au 1er lanciers, est blessé au Bourget, par coup de feu. Il perd une partie de l’usage de son bras gauche.

Les ambulances des remparts sont organisées dans Paris. Dans les ambulances des gares, beaucoup de blessés arrivent dans un état d’épuisement total. Ils ne peuvent être transférés dans les ambulances centrales, alors, des provisoires sont installées dans chacune des gares. Là, les médecins, les frères des Ecoles chrétiennes et les infirmiers de la société de secours peuvent leur apporter des soins nécessaires avant leur transfert dans les hôpitaux et ambulances.

Outre la société française de secours aux blessés, d’autres sociétés, d’autres pays, se sont crées et organisées. La société nationale anglaise, fondée dès la déclaration de guerre, va réunir des fonds importants pour aider leurs ambulances, qui vont être envoyées au front, pour soigner les deux camps, sans distinction.

Le 17 septembre, cette société a, à son service, cent-dix personnes dont soixante-deux chirurgiens, seize dames infirmières. Quatorze chirurgiens sont à Sedan, avec l’ambulance des docteurs Mac Cormac et Sims, soignant plus de quatre cents blessés français et prussiens. Les autres sont en plus petits groupes, trois à Balan, 5 à Douzy, 3 à Bricy, 1 à Châlons, 2 à Stenay, 4 à Beaumont, 1 à Donchery, 1 à Bouillon, 4 à Darmstadt, 1 à Saarbrück, 2 à Metz, 1 à Pont-à-Mousson, 2 à Autrecourt, 3 à Arlon, 12 à Bingen, 2 à Hanau et 1 à Cologne.

Non seulement, les chirurgiens de la société soignent les blessés, mais grâce aux fonds levés en Angleterre, la société fournit les hôpitaux de l’arrière et les ambulances, en linge et matériel médical. La croix rouge de la convention de Genève est peut-être née en Suisse, mais les actions anglaises durant la guerre de 1870, vont lui donner une véritable existence internationale.

Si les prussiens ne respectent pas le brassard sur les soignants français, ils s’inclinent sur le même porté dans les ambulances anglaises.

A Strasbourg, une nouvelle colonne de migrants quitte la ville. Depuis le début de l’évacuation, sous l’égide des envoyés suisses, 2500 personnes ont laissé derrière eux l’enfer des bombardements.

Pour Strasbourg, l’enfer continue. Pour Paris, il ne fait que commencer.

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