Challenge UPro-G : Une chemise, un caleçon et une paire de souliers

Pour le Challenge UPro-G de septembre, le thème choisi est : un vêtement. Je vous parlerai donc d'une chemise, un caleçon et une paire de souliers.

Eugène Louis Housset est un jeune homme un peu turbulent.

Il est le quatrième enfant d'une fratrie de six dont seulement quatre atteignent l'âge adulte. Le père, François Julien, est charpentier. La mère, Cécile Vrain, décède tôt et laisse Eugène Louis orphelin à neuf ans. Le père ne se remariera pas.

Lorsqu'Eugène atteint vingt ans, il tire au sort avec sa classe mais n'est pas pris pour le service militaire. Pas grave, il s'engage volontairement pour sept ans à la mairie de Vendôme, et part pour le 90e régiment d'infanterie.

Il arrive au corps le 6 mai 1862. Visiblement, l'armée n'est pas ce qu'il croyait. Il manque à l'appel le 18 février 1863 et est déclaré déserteur, le 18 mars. Il est ramené au corps par la gendarmerie, sous escorte et réintègre l'effectif le 8 juillet 1864. Il est condamné, le 2 septembre de la même année à trois ans de prison pour désertion. Le 12 août 1866, on lui fait grâce du reste de sa peine et il intègre le 23 le 51e régiment de ligne, comme fusillier.

La prison ne lui a pas servi de leçon et Eugène manque à l'appel une deuxième fois, le 21 décembre 1866, s'étant évadé de l'hôpital de Voiron. Il est arrêté par la police de Bourges, le 25 janvier 1867, écroué à la prison de Nantes le 15 février et condamné le 13 mars à de nouveau trois ans de prison. Il obtient une remise de huit mois et intègre le 2e régiment d'infanterie à compter du 13 juillet 1869 comme soldat de 2e classe.

Jamais deux sans trois, Eugène déserte le 8 avril 1870, à la suite d'une punition de quinze jours de prison,pour avoir fait une absence illégale de deux jours et s'être fait ramener au corps par la gendarmerie. Décidément, Eugène ne veut plus être militaire.

Lorsqu'il s'évade, il part avec son uniforme, soit une capote, un pantalon, un shako, une plaque de shako, un ceinturon, un porte sabre et un sabre baïonnette.

Dans sa fuite, il se fait offrir l'hospitalité par un bourgeois à qui il dérobe une chemise, un caleçon et une paire de souliers. En échange, il lui a laissé ses effets militaires que cet homme s'empresse de ramener à l'armée.

Sa cavale sera de courte durée, la gendarmerie le retrouve le 22 mai et le ramène au corps le 8 juin.

Mais il rapporte une chemise, un caleçon et une paire de souliers.

Que lui est-il arrivé ensuite ? La guerre est passée par là, terriblement dévastatrice.

Le sort semble s'acharner également sur sa famille. Son deuxième frère, Julien Hyppolite, décède le 25 mars 1871, à Nevers. Est-ce un effet de la guerre ? Julien s'est suicidé.

Son frère aîné, François Fidel, meurt le 23 avril 1871, à Tours, à l'âge de trente-sept ans.

Où est Eugène ? Il n'est libérable par l'armée que le 1er juin 1875. Il n'en verra pas le bout. Eugène décède à l'hôpital maritime de Toulon, le 31 mai 1873. Il a trente-et-un ans.

Vous savez quel métier est inscrit sur son acte de décès ? Tailleur d'habits.

A ce propos, connaissez-vous l'histoire de la chemise pour homme ?

Histoire et Origine de la Chemise Homme - I

On juge une chemise à son col et un homme à sa chemise. - Madeleine Ferron - Le Baron écarlate La chemise moderne pour homme a une longue histoire avant d'avoir acquis sa forme actuelle à la fin du XIXe siècle.

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