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30 août 2019

Un long cortège de télégrammes

La guerre de 1870 a été un funeste préambule à la grande guerre. L'administration, les élus, les ministres, l'armée, et autres institutions concernées, ont découvert les lacunes énormes existant dans la logistique, la préparation, le suivi, et autres nécessités de guerre.

Certaines conclusions en ont été tirées, et certaines de ces erreurs n'ont pas été réitérées lors de la première guerre mondiale. Certaines seulement, pas toutes.

L'un des problèmes posés par la guerre, est l'information aux familles. Qui dit guerre dit morts, militaires morts, et donc nécessitée d'en  informer les familles.

Lorsqu'un militaire meurt en activité de service, un télégramme est adressé au maire du lieu du dernier domicile, pour lui notifier le décès et le prier de prévenir la famille.

telegramme

C'est le maire lui-même, ou une personne mandatée pour lui, à cet effet, qui doit se charger de cette formalité funeste. Il s'avère que, dans certaines communes, le respect dû aux familles soit le cadet des soucis de l'édile.

Le 22 décembre 1898, une circulaire est adressée à tous les maires de France, pour leur rappeler leurs devoirs sur le sujet. A l'époque, tous les maires n'étaient pas concernés. Les morts n'étaient pas si nombreuses : mort au service militaire, dans les colonies, etc. Les réclamations et protestations des familles mécontentes sont remontées jusqu'au ministère.

Mais 1914 est arrivé et, cette fois, toutes les communes de France ont reçu ces télégrammes annonces de mort.

La tâche n'est pas agréable ; devoir se rendre chez des inconnus, voire pire, des amis de toujours, pour leur annoncer que leur fils ne reviendra jamais, que leur mari est mort au combat ; devoir affronter le chagrin des parents, leur colère parfois, leur souffrance. Il n'y avait pas d'assistance psychologique à l'époque.

Certains maires doivent procéder à cette triste fonction, tous les jours, parfois plusieurs fois par jour.

En janvier 1915, le ministre de l'intérieur, L. Malvy, informe les préfets des départements que certains maires prennent "par dessus la jambe" cette tache, en envoyant des employés subalternes informer les familles, voire même, en ce contentant d'une simple note adressée aux parents avec juste la mention de la date et du lieu de décès. Que de froideur et d'indifférence derrière ces comportements.

Cela n'est pas acceptable. Le ministre rappelle donc que c'est au Maire qu'incombe cette tâche, et qu'elle doit être faite avec tous les ménagements possibles et désirables. Et s'ils doivent déléguer cette fonction, ils doivent désigner quelqu'un reconnu apte à cette mission délicate.

Il faut espérer qu'il a été entendu, car le long cortège de télégrammes annonçant la mort d'un père, d'un fils, d'un frère, a duré encore plusieurs années.

 

Photo tirée de

Ballon (72) : Divers documents 14-18

Aprs l'annonce d'un dcs ou d'une disparition, un long marathon administratif commence pour les familles et pour les veuves. Pour obtenir le titre de veuve de guerre, pour recevoir une pension, pour rgler la succession, il faut un acte de dcs, qui dans certains cas ne sera obtenu que plusieurs annes aprs la date de dcs ; le sort des disparus n'est clos que par jugement, aprs guerre la plupart du temps.

http://michel.lalos.free.fr

 

 

 

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