Challenge UPro-G : annuaire - l'internat

Lorsque j'ai pris connaissance du sujet du mois pour le challenge UPro-G, j'avoue avoir eu un blanc : ANNUAIRE !!! Lequel de mes très estimés collègues a pu avoir cette idée !!

Et puis, mon cerveau s'est remis en marche. J'ai regardé sur les étagères de ma bibliothèque : annuaires de la noblesse, botin mondain, annuaires du téléphone, si utiles aux généalogistes etc... Et soudain, il était là, devant moi : l'annuaire de l'internat.

Il faisait partie d'un lot de livres achetés chez un bouquiniste, il y a fort longtemps. J'ai toujours eu envie dans faire quelque chose, en terme de généalogie, mais sans en trouver le temps. Voilà, je vais en faire un article.

D'abord, qu'est-ce qu'un annuaire : comme son nom l'indique, c'est "un recueil publié tous les ans et mis à jour tous les ans".

Dans le cas de l'annuaire de l'internat, il s'agit, bien évidemment, de l'internat de médecine de Paris, et le mien concerne l'année 1967.

Outre le règlement de l'association, l'annuaire est divisé en trois parties : les deux dernières sont alphabétiques : par nom d'interne et ancien interne et par résidence. C'est intéressant, mais bien moins, à mes yeux, que la première partie : la liste de tous les internes, promotion après promotion, depuis la date du premier concours, le 26 Fructidor an X, jusqu'à celui de 1962.

Année après année, je vois défiler tous ces noms : de 24 à la première promotion, ils passent à 257 à la dernière. J'y trouve la première femme reçue au concours de 1886, Augusta Klumpke. Et j'y lis des noms passés à la postérité par leur vie, par leurs découvertes, parfois devenus des noms communs lorsqu'ils ont été attribués à des instruments médicaux : Jean Baptiste Charcot, concours 1890, Joseph Felix Babinski, concours 1879 (les fans de la série Urgence connaissent bien ce nom), Pierre Paul Broca, concours 1844, Maximilien Paul Littré, concours 1826 (ahhhhhhh le Littré, meilleur ami du généalogiste perdu dans un inventaire après décès).

Et il y a la liste des internes victimes : victimes de la première guerre mondiale, victimes de la seconde guerre mondiale, et victimes du devoir. Pour la première guerre mondiale, il y a distinction entre Morts au Champ d'Honneur et Morts pour la France. Pour la seconde, les Morts pour la France sont mélangés avec les victimes de guerre.

Je commence par chercher pourquoi il y a distinction entre Morts au Champ d'Honneur et Morts pour la France puisque, pour moi, ils sont tous morts pour la France. Et ça commence bien !! A priori, ceux indiqués Morts au Champ d'Honneur, sont décédés de blessures de guerre. Les autres, les Morts pour la France, seraient mort de maladie contractée au service.

Je ne trouve pas Joseph Bouygues et Léopold Braillon a deux fiches MDH : une Mort pour la France et une Non Mort pour la France, et ce ne sont que les premiers testés !!

J'ai bien fait d'ouvrir l'annuaire. Je crois que je vais pouvoir corriger quelques fiches MDH.

Restent les "victimes du devoir". Le plus ancien, Pierre Edouard Bujon, a passé le concours en 1839, et le plus récent en 1938, Arlette Feder.

Internet est mon ami (la plupart du temps), alors je cherche et je trouve, grâce à ce site :

Une histoire anecdotique et chronologique de l'Internat des Hopitaux de Paris

Une histoire anectodique et chronologique des Internes des Hopitaux de Paris, du concours de l'Internat, des Salles de garde, des Bals, des Tonus, des externes, carabins, rapins, et autre potards. Pour le classement au Patrimoine Culturel Immateriel

http://www.leplaisirdesdieux.fr

Pierre Edouard Bujon est mort après s'être piqué avec un fragment d'os, en faisant une autopsie. Oui, il a bien été victime du devoir, mais rien à voir avec une guerre.

J'ai plus de mal à trouver des informations sur Arlette Feder. Google ne me guide vers aucun site particulier. Je vais demander à Gallica. Mais ce dernier ne me montre qu'un article sur son travail "modification de la glycémie au cours de la perfusion des muscles squelettiques". Je vais devoir approfondir mes recherches.

Ce livre est une vrai mine, une mine de recherches à faire. Tout compte fait, c'était plutôt une bonne idée, ce sujet.