Le chaînon manquant

Depuis que je fais #1J1Ancêtre et #1J1Collateral, j'ai effectué beaucoup de corrections dans ma généalogie.

Il faut dire que l'adage est vrai dans mon cas : les cordonniers sont les plus mal chaussés !!

Ne vivant pas dans mes régions d'origine, j'ai construit ma généalogie comme tout le monde : en faisant venir des microfilms des archives départementales, au compte goutte, en consultant les bases de données en ligne, en faisant confiance aux autres généalogistes, et, depuis que les archives sont en ligne, en me connectant à internet.

Les journées ne faisant que vingt-quatre heures et ayant d'autres obligations professionnelles, je n'ai pas eu le temps de tout vérifier. Le petit plus des nouvelles technologies, maintenant, quand je vérifie, je lie la source et la photo donc...... si je n'ai ni l'un ni l'autre, cela veut dire que l'information est sujette à caution.

L'opération #1J1Ancêtre et #1J1Collateral me permet de faire ces vérifications mais, encore faut-il que ce qui précède soit juste !!! Étonnamment #1J1Commune aussi me permet de faire des vérifications.

Et c'est ce qui est arrivé avec mon dernier #1J1Commune, sur Saint-Jean-d'Abbetot. Mon plus ancien sosa dans la commune était Jeanne Agasse. Elle était la mère de Jean LeBrument, époux de Catherine Caumont. Sauf que le mariage de Jean LeBrument et Catherine Caumont, le 6 février 1720, n'est pas filiatif, et pourtant, mon arbre remontait encore deux générations.

Comment avais-je trouvé ces deux générations ? Petite lecture des actes de décès, mariage, de Jean et sa femme, de leurs six enfants et rien. Aucun oncle, aucune tante, aucun frère ou sœur, aucun cousin Brument ou Lebrument.

Jean semble être un "Brument" génération spontanée. Alors pourquoi avais-je choisi de le faire naître à la Cerlangue, fils de Louis Le Brument et Jeanne Agasse ?

C'est un François Le Brument qui est présent au décès de Jeanne Agasse, le 27 janvier 1731, à La Cerlangue, et il ne signe pas. Quand au décès de Louis Le Brument, le 27 janvier 1701, à Saint-Jean-d'Abbetot, l'acte est manquant en ligne.

Jean décès à l'âge de trente-cinq ans, le 30 mars 1735, à Graimbouville. Il s'est marié à Graimbouville, et il est dit de la paroisse. Ses enfants naissent à Graimbouville, mais pas de Brument plus haut dans la paroisse. Il vient donc d'ailleurs.

Le Jean que j'avais inscrit sur mon arbre, né à Saint-Jean-d'Abbetot le le 4 avril 1699 est également celui choisi par les autres généalogistes sur Geneanet. Cela doit venir de là, mon choix. Mais en consultant la base du GGHSM, il y a plusieurs autres Jean Brument ou Lebrument nés dans la bonne période. J'ai un doute, un très gros doute.

Et j'avais raison de douter, car, en lisant les actes de Saint-Jean-d'Abbetot, page par page, je trouve le décès d'un Jean Brument fils de Louis, sans mère nommée, qui décède le 23 janvier 1701, à l'âge de vingt-deux mois. Le Jean que j'avais choisi, que tout le monde a choisi, est mort à l'âge de vingt-deux mois. Exit donc ce Jean Lebrument.

Reste à tester les autres.

Il y a Jean Brument, né le 12 décembre 1694 à Etainhus, fils de Gabriel et Anne Crescent, et qui décède le 26 octobre 1724 à Saint-Romain-de-Colbosc.

Il y a Jean Lebrument, né le 28 janvier 1698 , à Angerville-l'Orcher, fils de Marc et de Marie Doudel, Celui-là sait signer, contrairement au mien, et est présent à l'inhumation de son père, le 28 septembre 1739, quand le mien est déjà mort depuis quatre ans.

Il y a Jean Brument, né le 11 août 1701 à Harfleur, fils de Jean et Blanche Broise. Il assiste à l'inhumation de sa mère le 15 octobre 1741, à Harfleur, alors que le mien est mort depuis six ans.

Il y a Jean Lebrument, né le 3 juillet 1699 au Havre Notre Dame, fils de Jacques et Elizabeth Boucher. Il décède le 11 septembre 1700.

Voilà, je les ai tous éliminés !! Il n'en reste aucun. Je suis bien avancée maintenant !!

J'ai corrigé mon arbre et enlevé Jeanne Agasse et sa filiation. Mon Jean Brument reste orphelin, pour l'instant, jusqu'à ce qu'une nouvelle piste se présente. 

Je ne le dirai jamais assez : la preuve par l'acte ne suffit pas, il faut que le raisonnement menant à cet acte soit prouvé.