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9 novembre 2017

Lecture d'un acte - le mariage encore

mariage3

Continuons à nous promener dans le registre de mariage de Romorantin, 1MIEC 194 R8. Je ne vais pas bien loin puisque sur la page 282, acte 65, je trouve tout de suite des compléments pour mon petit laïus sur les autorisations de mariage.

1 MIEC 194 R8 - Registre d'état civil. Mariages - 1861 - 1884 - Archives départementales du Loir-et-Cher

Registre d'état civil. Mariages 1 MIEC 194 R8 1861/1884 1861 - 1884 registre d'etat civil ROMORANTIN-LANTHENAY (Commune de) Mariage

http://archives.culture41.fr

 

Comme dit précédemment, tout le monde doit avoir une autorisation de mariage, même les majeurs.

Henri Théodore Fissot, qui épouse le 8 septembre 1867, Adélaïde Charlotte Chevallier, bien qu'âgé de trente-sept ans, doit en fournir une et il le fait. Sa mère est présente au mariage et donne son consentement directement. Le père est absent mais consent, par une acte passé devant notaire, en date du 31 juillet.

J'en profite pour faire un petit aparté sur les dates : le père, le 31 juillet, sait déjà qu'il ne sera pas présent au mariage de son fils, le 8 septembre, soit plus d'un mois après. Pourquoi ? Il est ancien négociant, ce qui tendrait à prouver qu'il n'exerce plus d'activité professionnelle. Peut-être est-il malade, suffisamment pour savoir qu'il ne sera pas guéri quarante jours plus tard. Sa femme, elle, n'a pas eu de problème pour se déplacer. L'intérêt est de nous donner le nom d'un notaire à Paris qui visiblement s'occupe des affaires de la famille.

Imaginons un instant que le père ne veuille pas de ce mariage et refuse de donner son consentement. Le consentement seul de la mère suffit dans ce cas. Le partage emporte consentement, même pour des mineurs. Ce qui est plutôt bizarre vu que la loi, à l'époque, réduisait les femmes à de simple "mises sous la tutelle de leurs époux", qu'elles ne peuvent rien faire sans l'autorisation de leur mari, pas même recueillir des héritages à leurs noms. Par contre, elles pouvaient passer outre leur avis pour autoriser le mariage de leurs enfants ! Une contradiction de la loi qui n'est ni la première, ni la dernière.

La mariée, Adélaïde Charlotte Chevallier, se marie avec l'autorisation de sa mère, son père étant décédé.

Puisque nous sommes sur un acte plutôt bien rempli, continuons à en regarder les particularités.

  • Le marié est militaire, lieutenant au 73e de ligne en garnison à Blois depuis plus de six mois (est-ce ainsi qu'il a rencontré sa future épouse ?), auparavant domicilié 7 rue Vivienne à Paris, avant son entrée dans l'armée. Il a l'autorisation de se marier par le ministère de la Guerre, depuis le 28 juin (un mois avant que le père ne donne son consentement, l'armée l'avait fait). En effet, les militaires doivent avoir l'autorisation de se marier du ministère compétant, ce qui fait trois autorisation pour Henri Théodore.
  • Cette autorisation comporte une erreur sur le prénom de la mariée, tout comme l'autorisation du père, mais la simple déclaration des témoins et du marié suffisent à "effacer" cette erreur.
  • Autre intérêt pour Henri Théodore, il est chevalier de la légion d'honneur. Vous savez ce que cela veut dire ? Que vous allez faire un tour sur la base de donnée Léonore, histoire de connaître un peu plus la vie d'Henri Théodore.
  • Son père (logiquement ses parents, mais ce n'est pas explicitement indiqué), vit 30 rue neuve Saint Augustin à Paris.
  • Les publications de mariage ont été faites à Romorantin, Blois et Paris 2e,
  • Il y a un contrat de mariage, passé le 8 septembre devant maître Pornay, notaire à Romorantin, logiquement, le notaire de la famille de la mariée.
  • Les témoins sont tous des notables et des membres de la famille. Il y a tonton Nicolas Théodore Fissot, domicilié à Paris, 37 rue Richer, lui aussi chevalier de la légion d'honneur (et hop, encore un petit tour sur la base Léonore), Jules François Genty, le beau-frère de l'époux (il a donc une soeur), négociant à Paris, 46 rue Sainte Anne, tonton Athanase Florimont Deherpe, en fait époux de la tante mais on ne sait de quel côté, paternel ou maternel, juge de paix à Romorantin et tonton Jean Bapstite Oscar Rose, jauge de paix à Ouzouer-sur-Loire dans le Loiret.
  • Tout le monde signe, y compris les femmes.
  • Cerise sur le gâteau : ils se sont mariés à neuf heures du SOIR.

Cet acte est vraiment une mine d'or pour le chercheur, mais il nous reste encore quelques particularités à voir dans les actes, ce sera pour la suite.

 

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