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15 octobre 2017

Mes dimanches généalogiques : petites particularités locales

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A travailler sur des départements et des communes différentes, il y a longtemps que je me suis rendue compte que la loi et l'usage cohabitent étrangement dans les actes.

La loi dit "il faut mettre tel et tel renseignement dans tel type d'acte". L'usage fait un peu ce qu'il veut. Parfois il respecte totalement la loi en y ajoutant quelques spécialités de son cru, parfois l'usage choisit ce qui lui convient dans la loi et jette le reste.

Nous, pauvres généalogistes, sommes obligés de subir ces étranges compromissions. Parfois, cela nous arrange bien et d'autres fois non.

Des exemples ?

Prenez un acte de naissance du XIXe siècle. La loi dit que doivent être mentionnés, le jour, l'heure et le lieu de naissance, le nom et les prénoms de l'enfant, les prénoms et noms des parents, leur profession, leur âge, les prénoms, noms, âge, profession, domicile des témoins et déclarant. Et rien d'autre.

Prenez un acte de naissance de Seine-Maritime, par exemple, celui de Victor Edmond Robillard, mon sosa 30, né et déclaré le 25 septembre 1846, à Angerville l'Orcher. La loi y est scrupuleusement respectée avec un additif d'usage : le lieu et la date de mariage des parents. Et tous les actes de naissance de Seine-Maritime que j'ai pu consulter ont cet usage.

Pour un généalogiste, c'est cadeau de Noël avant l'heure.

Les actes où j'ai noté le plus de différence avec la loi, ce sont les actes de décès. Là, on observe tout et son contraire. Il faut excuser les maires, ils ne peuvent que retranscrire les dires des témoins, et malheureusement, ceux-ci ignorent souvent tout du mort.

J'excuse moins les curés qui sont sensé connaître leurs paroissiens et se contentent d'inhumer sans détail, ni âge, ni conjoint, ni témoin.

Mais il y a heureusement des exceptions, comme le décès de ma sosa 499, Marie Letellier, décédée le 25 octobre 1793 à Vattetot-sous-Beaumont. Non seulement le curé indique sa paroisse de naissance, mais également le nom de son conjoint, de ses parents, la paroisse de décès de ses parents, et la paroisse de naissance de ses parents. Qui a dit que le père Noël n'existait pas ?

Remarquez, cette exception est certainement due à la révolution. Difficile de savoir ce que la loi exige pour les actes, alors autant mettre tout ce que l'on sait, pour éviter une sanction. Les sanctions révolutionnaires n'avaient pas la réputation d'être d'une grande douceur.

Autre caractéristique : les actes de baptême.  A La Cerlangue, les enfants protestants sont baptisés par le curé. C'est la loi. Et le curé indique bien que les parents sont mariés dans la religion prétendument réformée. Le curé reconnaît donc qu'il y a mariage dans une autre religion.

Le curé de Nointot, lui, n'est pas du même avis. En cherchant les actes de mes ancêtres, j'ai trouvé beaucoup de naissance d'enfants naturels. Une grande majorité étaient présentés par l'obstétrice (la sage-femme, mais c'est la première fois que je le vois écrit comme cela) et nés des œuvres de "parents nommés", d'autres, présentés par le père, comme Etienne Lecoq, pour être baptisé (né de ses œuvres avec Anne Potier), ou Daniel Mancion de ses œuvres avec Marie Cantais, d'autres avec les noms de parents non mariés et indication d'une déclaration de grossesse, comme Adrien Troppel et Marguerite Le Hericher fille de Jacques Le Hericher et Marie Deschamps. Le pauvre enfant, ondoyé à la naissance est mort pendant qu'on l'emmenait à l'église pour y être baptisé.

Comment trier tout cela ? La paroisse de Nointot était-elle un lieu de débauche ? Non pas. Tout simplement, dans le premier cas, il s'agissant d'enfants de protestants. Le curé a juste omis de le préciser.

Pour le dernier cas, c'est classique : monsieur et madame sont catholiques non mariés et monsieur n'assume pas d'où la déclaration de grossesse.

Pour le second cas, c'est moins banal : des couples catholiques mais non mariés et qui l'assument. Perso, je n'ai vu cela qu'en Seine-Maritime.

En fait, les actes, c'est comme à la loterie, des fois on gagne, des fois on perd. Tout dépend du département, du maire ou du curé……….. et parfois des trois.

 

 

 

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