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Le blog d'une généalogiste
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23 septembre 2017

Souvenirs souvenirs, mes Leroux

revocation

En rangeant mes dossiers, je suis tombée sur celui des Leroux. Quoi de plus français que ce nom ? Leroux. C'est aussi un de mes plus anciens dossiers et mon premier dossier bilingue.

J'avais été contactée par un Leroux d'Afrique du Sud, descendant de Leroux du Loir-et-Cher, ayant émigré de l'autre côté de la planète, après la révocation de l'édit de Nantes. Sa demande était simple : "existe-t-il encore des porteurs du nom de sa famille, en France ?"

Simple en partie car cela demandait de faire une généalogie descendante du nom Leroux en partant de 1685 !!! Autant dire que cela m'a un peu occupé, mais pas autant que je le craignais.

Le point de départ était Jean et Gabriel Leroux, deux frères ayant émigré en Afrique du Sud, via Delft, en Hollande, à bord du Woorschooten. Ils sont arrivés au Cap, le 31 décembre 1687.

En quittant la France, les deux frères ont laissé derrière eux deux frères, Pierre et Daniel, et une soeur, Anne, ainsi que leur mère, Anne Bourdon. Leur père, Pierre Leroux, est décédé en 1682. Tous ont abjuré.

Jean avait d'ailleurs abjuré avant de quitter la France, mais les abjurations n'étaient pas toujours une reconnaissance de leur erreur religieuse, mais plutôt un moyen de rester en vie et de conserver ses biens.

Le père, Pierre, était sergent à Cour-Cheverny et Mer. Il est décédé le 20 mars 1682, à Mer, avant la révocation de l'édit de Nantes, le 18 octobre 1685. Sa femme a abjuré le 13 novembre 1685.

Le fils aîné, Pierre, et sa femme, Elisabeth Souchay, ont attendu le 12 avril 1700 pour abjurer. Il était sergent à Mer, comme son père, et marchand d'étamine. Sa femme a une famille plutôt intéressante. Sa tante était la femme de François de Tacher de la Pagerie dont la postérité va donner naissance à un empereur français. Mais cela, c'est une autre histoire.

Pierre et sa femme vont avoir sept enfants, mais aucune descendance Leroux. Son seul fils qui ait atteint l'âge adulte, n'a pas eu d'enfants. Il était marchand d'étamine, comme son père.

Daniel n'a pas laissé de traces dans la région ni dans les abjurations. Il est probablement décédé enfant, les registres de décès protestants ne commençant que quatre ans après sa naissance.

Quand au dernier enfant resté en France, une fille, Anne, en épousant Pierre Heme, elle a perdu son nom et n'a donc laissé aucune descendance Leroux. Sa descendance va pourtant jusqu'à nous. Mais la recherche était précise : uniquement les Leroux.

Voilà donc la recherche qui tourne court en 1734, avec le décès de Pierre Leroux, dernier porteur mâle du nom de la famille, sans descendance en France.

Pour l'anecdore, Pierre Leroux, le frère de Jean et Gabriel, est décédé après tous ses enfants, le 5 juin 1735, et a de nouveau abjuré, sur son lit de mort.

Le dossier a été rédigé en deux langues et expédié au client. C'était en 1995.

Il y a deux ans à peu près, soit vingt ans plus tard, alors que j'étais aux archives, en train de m'user les yeux sur les registres matricules numérisés, deux jeunes sont arrivés dans la salle de lecture. Ils ne parlaient pas un mot de français. La pauvre présidente de salle manipulant l'anglais avec difficulté, finit par les emmener aux microfilms et les installa devant un appareil chargé des registres paroissiaux de Blois, les plus anciens.

Forcément, lorsque j'entends que quelqu'un bute sur une recherche, j'ai l'oreille qui se dresse. En plus en anglais !!! c'était l'occasion de voir si j'avais encore des restes viables de mes cours d'anglais.

Les pauvres !!! Ils ne risquaient pas de trouver grand chose. Non seulement ils ne comprenaient pas ce qu'ils lisaient, mais en plus, ils ne cherchaient pas au bon endroit.

Ces charmants jeunes anglophones étaient sud-africains, descendants de Jean et Gabriel, mes Leroux !!!!

La conversation s'est donc engagée, avec mon parler anglais bancale et leur accent sud-africain !!

Ils ne sont pas repartis bredouilles, j'ai toujours avec moi mes dossiers clients. Je leur ai copié tout ce que j'avais ............ non pas sur une clé USB, ils n'en avaient pas prévu, mais sur la carte SD de leur appareil photo !!!

Et la boucle était bouclée. Mais ils n'étaient pas de la famille de mon client, du moins pas en connaissance. Ce qui tend à prouver que Jean et Gabriel ont eu une grande descendance en Afrique du Sud.

 

 

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