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18 septembre 2017

Les débuts chaotiques et sanglants de la Croix Rouge

CICR

La guerre de 1870 a été un galop d'essai pour la croix rouge, ou plutôt convention de Genève, qui ne fut malheureusement pas une réussite. Plusieurs médecins présents sur le champ de bataille ou dans les ambulances l'ont mentionné dans leurs "souvenirs".

Nombre de médecins et ambulanciers porteurs du brassard de la croix rouge se sont vu arracher cet emblème. Des ambulances sous bannière de la croix rouge ont été attaquées, pillées, et leurs blessés jetés dehors pour faire place aux blessés prussiens.

Suivant un observateur anglais (les anglais étaient neutres dans cette guerre) : "le système prussien qui est admirable pour l'enlèvement de leurs propres blessés fait banqueroute complète dès qu'il s'agit des blessés de l'ennemi (les français) tombés entre leurs mains. Ils n'essaient pas de s'en occuper. On les laisse emporter (pas toujours, on l'a vu à Beaune-la-Rolande) par des chars de la contrée, s'il y en a, les blessures devant être pansées par des chirurgiens français, s'il y en a ; et ils doivent être nourris par la commune dans laquelle ils se trouvent, s'il reste de la nourriture !! Or, comme toute la farine, tous les cheveux, et tous les chariots sont réquisitionnés pour l'armée allemande, il est généralement impossible de faire quoi que ce soit pour ces malheureux."

L'analyse du docteur Gorecki est que le comportement allemande est fonction de la peur des représailles. En début de guerre, craignant un retournement de situation, ils ont fait preuve de quelque humanité. Après Sedan, et surtout face à la résistance de l'armée de la Loire, plus rien ne les retenait.

A Gravelotte, le 15 août 1870, à dix heures du matin, alors que la cavalerie du 2e corps s'apprête à lever le camp, l'ennemi passe à l'attaque. Le médecin en chef Beurdy, occupé à soigner les blessés, ne s'interrompt pas, pensant être sous la protection du drapeau internationale flottant sur les voitures marquées de la croix de Genève, et par le brassard à croix rouge qu'il porte au bras. Les uhlans chargèrent le groupe de soignants et de blessés. Le docteur Beurdy mourut d'un coup de lance en plein coeur et d'un coup de sabre à la nuque. Plusieurs hommes portant le brassard de la croix rouge furent blessés lors de l'attaque.

Des observateurs ont même mentionné que certaines ambulances prussiennes arborant la croix de Genève, transportaient des armes et des vivres pour les troupes.

Les débuts furent difficiles et là aussi, l'expérience de la guerre de 1870 a servi pour la grande guerre qui a suivi.

Aujourd'hui, nous parlons du CICR et non plus de la Croix de Genève, mais leur tâche n'est pas plus facile qu'autrefois et leurs membres payent encore trop souvent le prix fort de leur engagement.

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