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16 mai 2017

La catastrophe du 70

debris-du-train

Le 20 septembre 1870, vers minuit et quart, le train numéro 70 de la ligne de Vendôme est arrêté au disque de bifurcation des lignes de Nantes et du Mans, en face du Plessis-les-Tours, au niveau de la commune de La Riche, près de Tours. Il attend que la voie soit libre pour entrer en gare.

Il est à l'arrêt depuis un certains temps déjà lorsque les passagers et les employés du chemin de fer aperçoivent tout à coup, dans la courbe du chemin, un train qui arrive dans leur direction. C'est un convoi spécial de troupes, venant du Mans, conduit par deux machines. A cette vue, plusieurs voyageurs du 70 sautent du train une seconde avant qu'il soit percuté par le convoi. La locomotive de tête passe littéralement sur les deux derniers wagons, les faisant voler en éclat et s'arrêtant sur eux, en position dressée comme un cheval qui se cabre.

Les passagers des deux trains se précipitent au secours des malheureux piégés dans les décombres des deux wagons. Il y a une quarantaine de voyageurs à extraire. Huit sont retirés morts, vingt-six sont plus ou moins gravement blessés, transportés dans les fermes alentours, à l'hôpital général ou au Petit-Beaumont. Trois d'entre eux meurent durant le transport.

Un des blessés est coincé sous la locomotive. Il faut plus de cinq heures d'efforts pour le dégager, cinq heures durant il ne cesse de crier. Il est en fait enfoui sous cinq cadavres qui lui ont sauvé la vie, mais pas la raison. Il n'a aucune fracture mais son esprit est "voisin de l'idiotisme". On ne parlait pas d'état de choc à l'époque.

Le corps d'une femme, Anne Bouzat, est trouvé dans les débris des wagons, elle est décédée alors qu'elle allaitait sa petite fille, Marie, âgée de deux mois. Miraculeusement, le bébé n'a rien. Une petite fille de six ans, Désirée Bazard, erre sur les lieux, à la recherche de sa mère décédée, Euphrasie Boissié . La femme de Jules Duval, secrétaire de la rédaction du "Journal des débats", cherche son mari. Il vient d'être retiré des débris, mort, le corps broyé.

Au total, on dénombre onze morts dont seulement sept sont immédiatement identifiés : René Loyau,vingt-neuf ans, scieur de long à Tours, 25 rue des Anges, Jean Appollinaire Renard, de Palaiseau, Anne Bouzat, vingt-huit ans, femme de Louis Cacaud, de Linas (Seine-et-Oise), Claude Pouzaud, ouvrier maçon de Mazeyrat (Creuse), Jean Rougier, , trente-quatre ans, époux de Silvaine Bouéry, ouvrier maçon au bourg d'Hem (Creuse), Armand Jules Duval, cinquante-huit ans, époux de Stéphanie Maas, homme de lettres, rédacteur du Journal des Débats, et Euphrasie Boissié femme d'Eugène Bazard, rentier à Auffargis, près de Rambouillet. Le signalement de deux femmes et deux hommes non identifiés sont donnés à la presse.

A l'ambulance de Beaumont, quatre blessés sont soignés, tandis que dix-huit autres sont envoyés à l'hôpital général. Aucun des passagers du convoi spécial n'est blessé et le mécanicien est seulement contusionné.

Marie Barré, soixante-huit ans, veuve de Joseph Marc Desauge, décède le jour-même, à dix heures du soir, à l'hôpital, des suites de ses blessures.

Le 25 septembre, les quatre morts sans nom sont identifiés. Il s'agit de Marie Schenell, femme de chambre de Mr Duval, Joseph Marie Desauge, époux de Marie Barré, de Maincourt, Joseph Creuzet, marchand de vin à Montlhéry, Félicité Cherdelet dite Charlet, femme Mérel, soixante ans, de Saint Arnault en Seine et Oise.

Le 25 septembre, à trois heures du soir, Léonard Pouzeau décède de ces blessures, à l'hôpital civil. Auguste Thomas, trente ans, de Sainte-Suzanne, en Seine-Inférieure, décède à onze heures du soir le même jour.

Louis Cacaud, le père de la petite Marie, décède le 6 octobre, à trois heures du soir, à l'hôpital civil. Cela monte à quinze le nombre des morts de cette catastrophe.

 

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