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29 avril 2016

sinistres statistiques

Les guerres, c'est bien connu, font avancer la médecine.

Alfred_Velpeau_03

Sur le champ de bataille, pas de principe de précaution ni de test sur animaux, la matière est là, humaine et à volonté.

La guerre de 1870 est un modèle du genre en ce qui concerne ce qu'il ne faut pas faire : pas de service médical sur le champ de bataille, des voitures qui véhiculent aussi bien les blessés, les varioliques, la nourriture et les couvertures (sans désinfection, bien sur), pas de repos salutaire pour les blessés qui sont transbahutés d'une ambulance à une ferme à une cour dans la boue à une ambulance .... au cimetière, et les amputations à la chaîne.

Une fois la guerre finie, le constat est là : les chirurgiens ont amputé à tout va, tout et n'importe quoi, tout et n'importe comment. L'amputation était un solution de facilité car le soin à apporter aux soins "conservatoires" était trop gourmand en main d'oeuvre infirmière et médicale à l'heure où l'on en manquait cruellement. On pensait bien faire........... les statistiques du docteur Chenu sont cruellement là pour prouver le contraire.

Sur 12241 amputés durant les quelques mois que cette guerre a duré, 80% des patients sont décédés, dans le cas des grandes amputations (membres supérieurs et inférieurs).

Les amputations de doigts ou d'orteils ont également été suivies, pour plus de 11%, de décès.

Les vieux briscards de la médecine le disent : l'amputation ne peut être qu'en dernier ressort. Le docteur Velpeau le dit : "plus je deviens vieux, moins j'ampute" et le docteur Foltz ajoute "le nombre des amputations a été excessif et les résultats désastreux. On n'a pas fait une assez large part à la chirurgie conservatrice".

Pas besoin d'être médecin pour donner son avis. Le capitaine de Maricourt, depuis son lit de souffrance à Janville, a fait le constat suivant : sur les 150 à 200 amputations dont il a eu connaissance, seuls deux blessés ont survécu : le général de Sonis et un mobile, Cissey. Par contre, il connaît deux mobiles qui n'ont pu être amputés car trop faibles pour survivre à l'opération. Les médecins ont décidé de les laisser mourir en paix..............et ils ont survécu et conservé leurs membres.

De Maricourt fera le souhait suivant "si jamais je devais encore faire la guerre, et être blessé, les deux souhaits que je ferais du fond du coeur, seraient d'être soigné par une femme de ma famille ou une religieuse et surtout de ne voir médecin ou chirurgien qu'après complète guérison. J'aimerais infiniment mieux être abandonné en plein air dans un fossé avec quelqu'un pour me donner à boire que soigné, choyé, dorloté avec dévouement par l'élite de la Faculté ! "

Ce sinistre bilan sera bien étudié par l'armée et servira à la guerre suivante................. 14-18 aura des ambulances beaucoup plus près des champs de bataille, des médecins et des infirmiers formés à la médecine de guerre et aux amputations et soins conservatoire.

Mais cela, c'est une autre histoire. 

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