Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le blog d'une généalogiste
Publicité
Le blog d'une généalogiste
Archives
Newsletter
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 276 231
2 février 2016

Plusieurs personnes m'ont contactée via le blog

Plusieurs personnes m'ont contactée via le blog pour avoir des conseils de cursus, de formation ou autres afin de devenir généalogiste professionnel.

Chacun a un parcours qui lui est propre mais les conseils que je pourrais leur donner est valable pour tous alors autant en faire un message.

Le métier de généalogiste familial est un métier extraordinaire. Nous avons le plaisir infini, à chaque nouvelle recherche, de découvrir une nouvelle famille, un nouveau sujet, qui met nos connaissances à l'épreuve et teste nos limites. Que dire de plus ? en tout cas sur cet aspect du métier ? Tout est là : connaissances, limites.

Pour être un bon généalogiste, il faut connaître son ou ses dépôts d'archives, savoir quoi et comment y chercher les réponses et appréhender ses (leurs) limites.

Quelle que soit la question qui vous est posée, vous devez savoir où chercher la réponse. Quelle que soit la lacune à laquelle vous serez confronté, vous devez connaître les chemins de traverse qui vous permettront de passer outre.

Vous devez connaître toutes les séries des archives et leurs secrets. Comment savoir pourquoi Armand Breton n'a pas fait la guerre de 14-18 alors qu'il était apte au service militaire et que son feuillet matricule a disparu ? Pourquoi Louis Durand a-t-il été fait son tirage au sort à Blois alors qu'il est né à Bordeaux, qu'il vit à Paris et que ses parents sont décédés à Toulouse ? Pourquoi Paul Gacher est-il né à Fontevrault alors que toute sa famille vit et à toujours vécu à Oucques en Loir et Cher ? Puis-je réellement trouver le père de Marie Rouve, enfant naturelle née le 3 août 1780 ? Pourquoi Jacques Breton est-il absent de la succession de son père mais présent sur celle de sa soeur, deux ans plus tard ? et je pourrais continuer à l'infinie.

Vous devez aussi lire les écritures anciennes (jusqu'au XVII et un peu XVI) et décrypter les abréviations.

Avoir trouvé le document et savoir le lire, c'est bien, mais encore faut-il savoir l'interpreter, l'analyser, le présenter.

Le généalogiste familial n'est pas qu'un chercheur, il est aussi un analyste, un écrivain (mais pas un romancier !!),et un historien et là, on ne parle que de l'aspect dossier de recherche.

Il doit également être agent de communication (combien de généalogistes brillants ont échoué car ils ne savaient pas se vendre ?), secrétaire (rendre un dossier bien présenté, propre, clair donc savoir manipuler Word, Excel, PowerPoint et Publisher sur le bout des doigts), webmaster (créer, gérer son site internet, sa ou ses bases de données), comptable (l'erreur comptable, l'oubli d'une charge, peut être fatale), gestionnaire (prévoir, anticiper, assimiler tout de la gestion d'une entreprise fragile).....

Et même si vous maîtrisez tout cela à la perfection, rien ne dit que votre entreprise sera viable.

La concurrence est rude, et je ne parle pas de la concurrence des autres généalogistes professionnels, je parle de la concurrence des associations et du net. Pourquoi faire appel à vous alors que l'on peut avoir la même chose (c'est ce qu'imaginent les clients potentiels) gratuitement ?

Si vous pensez exercer le métier pour ne faire que des arbres avec l'état civil et les registres paroissiaux, et sans bouger de votre fauteuil en vous connectant aux AD, oubliez cela. En trois clics sur généanet ou d'autres bases de données, avec un peu plus de travail en se connectant aux archives en ligne, tout le monde peut le faire et à moindre frais.

Ce n'est plus le travail d'un généalogiste professionnel. Un généalogiste professionnel, aujourd'hui, fait tout ce que les autres ne font pas : il débloque les problèmes des généalogies, il reconstitue le patrimoine, il retrace la vie d'une personne, d'une famille, d'une maison, il creuse un thème cher au client.

La généalogie de base n'est plus qu'un outil comme un autre pour son travail. L'arbre n'est que le point d'appui de la recherche, la colonne vertébrale, nécessaire mais pas suffisant.

Pour vous en sortir, multipliez vos atouts : connaissance parfaite du terrain, spécialités bien étayée sur laquelle vous communiquez, rendu irréprochable. Le temps où l'on se permettait d'envoyer une copie imprimée d'acte au client comme finalité de la recherche est terminé (même si, de mon point de vue, cela n'a jamais été du boulot de pro).

Non seulement l'acte doit être travaillé, photo présentée, document analysé, mais il doit être prédigéré et expliqué au client. Le généalogiste doit être pédagogue. Ses clients vivent au XXIe siècle et les mots d'aujourd'hui ne sont pas les mots d'hier. A vous de tout leur expliquer mais pour cela, il faut en être capable.

Et même là, rien n'est gagné. La généalogie n'est qu'un loisir pour le client. En cas de crise, c'est le premier budget supprimé.

Savez-vous quel est le tarif horaire moyen d'un généalogiste professionnel ? 30€ soit 240 € par jour. Nous sommes bien loin des tarifs horaires des professions libérales et pourtant, il parait que nous sommes trop cher !!! Sachant que la moitié part dans les charges d'exploitation de l'entreprise. Cela veut dire 15 € de l'heure de "salaire" sauf que l'on ne compte bien souvent que le temps de recherche, jamais le temps passé à tout le reste. Si l'on en tenait compte, on réaliserait

La crise, nous y sommes, depuis quelques années déjà et les généalogistes professionnels souffrent et coulent en silence. Ceux qui résistent le mieux ? les anciens qui ont eu le temps de se constituer une clientèle et ceux qui ont une autre source de revenu leur permettant d'assurer tous les aspects alimentaires de la vie quotidienne.

Le statut d'auto-entrepreneur est, pour le débutant, le mieux adapté car : pas de clients-très peu de charges, mais cela risque de changer avec les réformes du statut. Cela veut également dire peu ou pas du tout de protection sociale.

Avec tout cela, il faut des qualités : la curiosité (toujours chercher le pourquoi du comment de la chose), la patience (combien d'heures et de jours à compulser des liasses d'archives pour un résultat infinitésimal ?), la ténacité (corollaire du précédent).

Pour en faire son métier, non seulement il faut aimer la généalogie mais également s'attendre à en vivre chichement (très chichement car bien souvent il faut trois à cinq ans avant d'avoir un revenu.... pas bien gros !!).

A me lire, on dirait mission impossible.......... mais non. Il faut juste avoir toutes les cartes en main avant de se lancer en toutes connaissances de cause. Si vous savez ce qui vous attend, sans angélisme, vous pouvez anticiper les problèmes et les surmonter.

Je récapitule : assurer en priorité l'aspect alimentaire de votre vie quotidienne, une fois ce gros soucis réglé, vous former (avec l'aide de professionnels de la formation ou seuls suivant vos capacités) sur les sujets suivants :

  • archivistique (tout ce que l'on peut trouver dans les archives et comment l'exploiter)
  • gestion (comptabilité, devis, contrats, tarifs, charges..)
  • pratique des logiciels (traitement de texte, tableur, bases de données, traitement d'image, généalogique...)
  • internet (création, gestion de votre site internet et tout ce qui va avec)

En gros........... le tout à affiner en fonction de la situation de chacun.

N'oubliez pas, la profession de généalogiste n'est pas réglementée et aucun diplôme ni aucune adhésion à un syndicat n'est obligatoire.

Une fois installé, vous serez seul face à votre travail, sans personne pour vous guider, vous orienter ou vous secouer les puces. La seule sanction qu'il pourra y avoir, c'est celle des clients qui ne reviendront pas.

 Voilà, ce fut long mais nécessaire. Si vous avez d'autres questions plus typées ou spécialisées, n'hésitez pas.

 

Publicité
Publicité
Commentaires
H
Bonjour, malgré tout ces inconvénients que vous annoncez, j'ai toujours envie de me lancer dans cette aventure. J'espere bien finir un jour chez vous pour suivre une formation
Répondre
T
Il semblerait que le lien que j'ai mis donne un truc bizarre (pas de virus je vous rassure!), je vous invite donc à vous rendre "manuellement" sur le site...
Répondre
T
Très bon article suite auquel je m'empresse de lire le reste de votre blog :-) Il semblerait que les diplomes de généalogie se développent peu à peu dans certaines universités (voir http://www.univ-lemans.fr/fr/formation/l_offre_de_formation/DUC1/0001/ldugfxx-305.html), peut-être que cela vaudra le coup de refaire un petit article la dessus bientot ?
Répondre
B
Depuis plusieurs mois j'ai régulièrement des demandes d'infos sur la profession de la part de personnes qui sont en reconversion professionnelle. Ce qui était beaucoup plus rare auparavant. On dirait qu'il y a une orientation vers la généalogie dans les sociétés de consultants pour les salariés en reconversion !!! Je leur conseille une formation chez Clg !!!
Répondre
Publicité